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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 14:50

Feuille.jpg

 

Titre : Petite feuille nénètse.

Auteur : Anne Bouin.

Editeur : L'école des loisirs.

Nombre de pages : 225 + 10 pages d'annexe.

 

Quatrième de couverture :

 

Par quel hasard une minuscule feuille séchée a-t-elle pu se glisser entre les pages d'un livre ? Dans la chambre de leur pensionnat russe, Sanouk, Pénélope et Ludmila savourent leur découverte. Est-ce que cette feuille est là pour les alerter des dangers qui guettent ce peuple nénètse, ces nomades de Sibérie dont parle le livre ?

Très vite, Sanouk et ses amies veulent en savoir plus. Elles consultent Internent et découvrent que le livre dit vrai : une compagnie pétrolière menace bien les terres des Nénètses. Elles n'iront pas plus loin, le livre "subversif" est confisqué par la direction et le nouveau professeur menacé.

Mais parfois, il suffit d'une minuscule feuille séchée pour semer la révolte dans un pensionnat russe.

 

Mon avis :

 

Je n'ai pas apprécié ce livre non parce que je suis trop âgée pour apprécier la littérature de jeunesse, mais parce qu'il est manichéen et naïf. Si j'avais eu douze ans, je l'aurai rageusement refermé au bout de quelques pages sans plus ample forme de procès.

 

Deux histoires s'entrelacent. D'un côté, nous est racontée la vie quotidienne de trois amies, Sanouk, Ludmilla et Pénélope dans leur pensionnat. De l'autre, elles découvrent grâce à leur professeur de russe un roman qui raconte la vie des nomades de Sibérie. Leur lecture est interrompu par la confiscation du livre par la sous-directrice. Reprendre ce livre et le lire devient alors un acte de résistance. Cela nous donne déjà un premier thème intéressant.

 

Ce n'est pas le seul. Le respect des populations et des traditions (le peuple nénètse) s'oppose aux profits et aux magouilles politiques (les nénètses, éleveurs de rennes, sont spoliés de leurs terres au profit des compagnie de gaz et de pétrole). La volonté de faire de ses élèves de bonnes mères de famille s'oppose à la volonté d'ouvrir l'esprit à ses jeunes filles et d'en faire des adultes capables de se forger leurs propres opinions. De plus, la guerre en Tchétchénie apparaît en toile de fond.

 

La matière était suffisamment riche sans qu'il soit nécessaire de l'alourdir avec une histoire digne d'un roman à l'eau de rose et une tragédie familiale traitée à la manière d'un mélodrame. De même, les personnages sont manichéens. Nous avons d'un côté les bons, de l'autre les méchants, ou plutôt LA méchante, Olga Pétrovna, sous-directrice. Elle est tellement remplie de défauts qu'elle m'en est devenue sympathique.

 

Trop de questions restent en suspend, trop de péripéties sont invraisemblables. Le dénouement ne m'a pas satisfait (mes bons sont récompensés, les méchants sont punis). Ce livre me laissera un souvenir de lecture en demi-teinte.

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 15:10

juste_une_erreur.jpg 

 

Titre : Juste une erreur.
Auteur :Hubert Ben Kemoun.
Editeur : Le Seuil.
Nombre de pages : 135.

 

Quatrième de couverture :

 

L’une séduisante et spontanée rêve de célébrité ; l’autre plus effacée aspire à davantage de tranquillité. Tout pourrait les opposer, elles sont pourtant les deux plus grandes complices de leur collège. Lorsqu’une agence de publicité organise un casting, l’une n’hésite pas un instant et s’imagine déjà en beauté sur les affiches quitte à marcher sur ses concurrentes ; l’autre n’hésite pas plus à l’accompagner pour la soutenir. Mais si les publicitaires savent vanter les mérites de leurs produits, parfois ils se trompent et propulsent leurs proies dans des tourbillons dignes des plus terrifiants manèges de la fête.

 

Mon avis :

 

L'an dernier, j'ai découvert Hubert Ben Kemoun grâce à son livre Les signatures du hasard. Je le retrouve cette année avec Juste une erreur, très bon roman de littérature jeunesse, qui comme son prédécesseur, alterne les points de vue des trois personnages principaux.

 

Les thèmes choisis sont très actuels (la recherche éperdue de la célébrité et ses conséquences). Ils sont exposés et analysés avec acuité. Les personnages sont deux amies, Mélitine et Mélanie, très proches alors que tout les oppose. Mélitine a la chance d'avoir grandi dans une famille équilibrée et aimante. Elle est un mélange de naïveté et de maturité. Mûre, elle sait ce qu'elle veut et prend la défense de son amie de manière argumentée. Elle résiste aux sirènes de la célébrité et tient tête à ceux qui veulent la persuader du contraire. Remplie de qualité (honnêteté, courage, fidélité, sincérité), mais naïve, elle croit que ses amies partagent ses valeurs. L'ambitieuse Mélanie est son contraire. Sous des apparences conquérantes, elle cache une grande fragilité. Elle s'effondre au premier échec, se montre crédule, égoïste, et même machiavélique.

 

Face à ses deux amies se tient Sonia, mère de la candidate malheureuse, Eléonore. Cette femme, directrice d'un institut de beauté est absolument fascinante. Mère abusive, manipulatrice, elle veut tout contrôler, y compris la carrière de sa fille, et quand celle-ci est victime d'un "accident", elle ne va pas chercher les causes réelles de ce qui s'est passé (je me suis demandé si Eléonore n'avait pas tenté de se suicider), elle invente une version des faits bien moins douloureuse pour elle et mettre tout en oeuvre pour retrouver le monde parfait dans lequel elle était la mère parfaite d'une fille parfaite.

 

Tragédie d'un monde moderne, Juste une erreur est un récit dynamique, soigné, aux péripéties nombreuses et parfaitement agencées. Le style est précis, percutant, très adapté à un lectorat adolescent. Une vraie réussite.

 

 

 

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 11:31

 

parents-terribles.gifTitre : Les parents terribles.

Auteur :Jean Cocteau.

Editeur : Folio.

Nombre de pages : 179.

 

 Mon résumé :

 

Yvonne, la quarantaine, est extrêmement inquiète : son fils unique Michel, qu'elle idolâtre, n'est pas rentré de la nuit. Sa soeur Léoa beau la rassurer, rien n'y fait. Et si Michel était tombé amoureux ? Ce sera abominable pour Yvonne, qui ne supporterait pas que son fils lui échappe.

 

Mon avis  :  

 

Je ne connaissais l'oeuvre de Jean Cocteau qu'à travers le film La belle et la bête. Voici donc ma première lecture d'une "poésie de théâtre" de Jean Cocteau.

 

L'intrigue pourrait de prime abord faire penser à une banale pièce de boulevard : Michel est amoureux de Madelaine, qui est aussi entretenue par Georges, le père de Michel. Le décor lui-même, très réaliste, se raccroche à cet univers : une chambre en désordre, des portes qui claquent sans arrêt. Sauf que Jean Cocteau va se servir de ces codes pour nous raconter une tragédie moderne.

 

Terribles, ses parents ? Oui, ils méritent bien cet adjectif et forment une curieuse famille. Le père, Georges, est un doux rêveur, il est entièrement dominé par les caprices de sa femme, Yvonne. Diabétique, elle est victime de malaises fréquents, qui lui permettent de maintenir ses proches sous sa coup. Égoïste ? Les faits qui le prouvent sont nombreux. Yvonne et sa famille vivent au crochet de Léo bien qu'elle ait été autrefois la fiancée de Georges, qui lui a préféré sa soeur sans autre forme de procès. Léo est la pièce maîtresse de cette oeuvre. Ces différentrs volte-face sont autant de coups de théâtre qui vont bouleverser l'intrigue et précipiter le dénouement. Michel, le fils, est le personnage principal, parce qu'il est omniprésent. Les personnages parlent de lui, pensent à lui, s'inquiètent pour lui, et savoir qui va s'approprier Michel est l'enjeu majeur de cette pièce.

 

 Le but de ces parents est de ne pas faire entrer d'éléments étrangers, ou du moins incontrôlables, dans leur désordre. Madelaine a beau être une jeune fille entretenue, elle a un travail (elle est relieuse), elle serait très capable de se débrouiller seule. C'est par un chantage sordide, qui n'est pas sans rappeler La dame aux camélias d'Alexandre Dumas Fils, qu'elle va être écartée. C'est par un  désir de vengeance, camouflé sous une volonté altruiste, qu'elle va à nouveau être réintroduite dans la famille, et précipiter la tragédie.

 

Cette oeuvre participe au Challenge Tous au théâtre. 53918100.jpg

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 22:14

oui.jpgTitre : J'ai failli te dire oui.

Auteur : Frédérico Moccia.

Editeur : Calmann-Levy.

Nombre de pages : 500.

 

Quatrième de couverture

Plus épris que jamais. Alex et Niki, les héros de j'ai failli te dire je t'aime, sont de retour du phare de l'île Bleue. tandis qu'elle renoue avec ses copines, plus mûres et riches de nouveaux projets, lui réintègre la routine de Rome : travail, sport et sorties avec ses amis. Or voilà que ces derniers, jusqu'à présent si heureux en ménage, vient leurs couples voler en éclats. Alors que tous s'interrogent sur la pérennité de l'amour, Alex décide d'y croire et demande Niki en mariage.

Mais le chemin vers l'autel se transforme vite en chemin de croix. invités, cérémonie, préparatifs en tout genre et famille ne leur facilitent pas la tâche. Enfin, surtout : Niki est-elle prête pour un tel engagement ?
Les amoureux ne sont pas au bout de leurs peines, d'autant que débarquent au bureau d'Alex une splendide créature qui s'entichera de lui, et dans la vie de Niki un garçon troublant qui ne reste pas insensible à ses charmes.
Doute, tentation, liberté, engagement... Ce roman nous transporte dans la problématique du couple, dans cette histoire qui doit s'écrire à deux.
Federico Moccia nous parle d'amour, mais plus encore, des craintes et des incertitudes qui s'y rattachent, de notre capacité à affronter l'adversité.

Merci aux éditions Calmann-Levy et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.

 

 

Mon avis :



Je dois dire que je ne suis pas faite pour ce genre de littérature très sentimentale. Je n'ai que moyennement apprécié ce livre. Plusieurs procédés littéraires m'ont gênée : les dialogues, très abondants, sont parfois très banals, ils ne permettent pas à l'action de progresser. Les chapitres sont nombreux - plus de cent cinquante - et souvent trop courts à mon goût, le lecteur passe trop rapidement d'un personnage à un autre et n'a pas véritablement le temps de s'attacher à eux. Trop souvent, les chapitres se terminaient par les commentaires du narrateur omniscient, qui exprimaient de façon parfois naïve les sentiments que les personnages n'avaient perçus, ou annonçaient l'intrigue à venir, et gâchaient ainsi le simple plaisir de découvrir la progression de l'intrigue. Enfin, dès que la moindre péripétie surgit, un personnage pense immédiatement à une chanson qui fait référence à ce qu'il vient de vivre. Si ces références doivent être émouvantes pour un lecteur italien, elles sont surtout pesantes pour une lectrice française.

En lisant le quatrième de couverture, je m'attendais à ce que l'action débute rapidement. Ce n'est qu'au bout de deux cents pages qu'Alex fait sa déclaration en mariage à Nikki et que, en toute logique, les préparatifs du mariage peuvent commencer. La lassitude se faisait déjà sentir.

J'ai ensuite regretté que l'intrigue ne soit pas centrée sur ses seuls personnages, comme je le croyais. Alex est entouré de trois amis, qui vivent des amours très compliqués. Certes, l'auteur peut ainsi montrer toute la diversité de l’évolution des sentiments amoureux, si ce n’est qu’il a choisi une catégorie unique de personnes : celles qui n’ont aucun souci pour leur avenir. Ils n’ont pas de problèmes financiers, pas d’inquiétude pour leurs carrières, leurs enfants se portent bien, ils n’ont eu aucune difficulté pour en avoir ou, s’ils n’en ont pas, ce fut par choix. En dépit de tous ses avantages, ils n’ont pas su préserver leurs couples. Là, leur bien-être matériel a dissimulé le manque d’amour et d’attention (Flavio et Christina), ici, c’est une jalousie mal placée qui a détruit le couple, doublée d’un machisme malsain (Pietro est définitivement un personnage antipathique). De plus, ils sont trop souvent incapables de dialoguer réellement, et ne font, mis à part Flavio et Christina, puis Alex et Nikki, aucun effort pour poursuivre leurs relations amoureuses. J'en prends pour preuve les très nombreuses citations, qui alourdissent le récit (Nikki se moque de Guido à cause de ce travers) et masquent l'absence de communication réelle.

Nikki a également trois amies, qui se sont surnommées les Ondes. Elles m'ont semblé plus attachantes, de par leur solidarité. L'auteur peut ainsi s'interroger sur ce que devient une amitié de jeunesse, au moment où commence la vie d'adulte. Les quatre amies constatent que leurs relations risquent de s'altérer, mais se montrent capables des concessions nécessaires à la pérennité de leurs liens. De même, bien que plus jeunes que les amis d'Alex, elles sont plus aptes à se remettre en cause dans leurs relations amoureuses ou à s'interroger sur leur avenir. Olly s'interroge sur sa jalousie obsessionnelle. Quant à Dilletta, elle est confrontée à un choix difficile, elle et son ami vont prendre ensemble une décision extrêmement importante. Curieusement, la nuit qui va sceller leur choix n'est pas racontée, elle n'est que résumée.

Je n'ai pu m'empêcher de me poser des questions sur le choix de se marier. Qu'Alex a-t-il voulu prouver et se prouver en demandant en mariage de manière aussi spectaculaire Nikki ? Cette demande en mariage grandiloquente prouve sa réussite sociale, son imagination (qui est aussi son fond de commerce), pas seulement son amour pour elle. Pourquoi ressentent-ils le besoin de se mentir pour des choses sans importance? J'en suis venue à me demander si ces mensonges étaient vraiment aussi peu importants que cela, et s'ils ne dissimulaient pas une peur d'aliéner leur liberté.

Je ne suis pas à une contradiction prêt : je vais lire prochainement J'ai failli te dire je t'aime, pour savoir comment tout a commencé.

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 20:41

cantique.jpg

 

Titre : Le cantique de l'aposalypse joyeuse.

Auteur : Arto Paasilinna.

Editeur ; Folio.

Nombre de pages : 391

 

Quatrième de couverture :

 

Terre, XXIe siècle. Partout le chaos. Alors que l'économie s'effondre, des hordes de miséreux sillonnent les continents. La Troisième Guerre mondiale est sur le point d'éclater.... Pourtant, dans la forêt finlandaise, un havre de paix demeure. Là où, des années plus tpit, sur son it de mort, un vieux communiste a chargé son petit-fils de construire une église en bois. Autour d'elle, une communauté de Finlandais délirants s'est peu à peu formée : ensemble, ils revisitent les techniques de subsistances de leurs ancètres, loin d'un monde en déconfiture.

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Challenge Partage-Lecture (partageur boulimique) :

 

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'ai aimé tout d'abord ce récit fluide et burlesque. Il prend le temps de raconter la vie de cette communauté (la construction de l'église, les expéditions de chasse) et de décrire la beauté de la nature.

 

Au début, j'avais l'impression d'assister à l'écriture d'une fable naïve, car ce retour à la nature, ou plutôt cette capacité à exploiter de manière raisonnable les ressources de la nature sans verser dans l'extrémisme, me paraissait fortement utopique. Pourtant, la communauté fonctionne et reste crédible. Les écologistes radicaux sont brocardés gentiment, mais chacun finit par trouver sa place. Est-ce ce retour à l'essentiel qui les rend si tolérant ? Eemeli Toropainen acceptera très facilement que son ex-femme lui ait menti au sujet de sa paternité, et cette nouvelle famille s'intègrera parfaitement à la communauté.

 

L'auteur réserve son ironie mordante à la bureaucratie, qu'elle soit liée à l'Etat ou à la religion. Il brocarde la société de consommation européenne (le trafic d'organe, le culte de la jeunesse à tout prix), dont les excès les conduisent à cette apocalypse joyeuse. Si le spectre de la guerre nucléaire hante le roman, les vraies menaces sont dans les excès (New York noyé sous les détritus) et la désinformation. Que faire d'un nuage atomique qui passe sur nos terres, quand on est au pouvoir ? Cela m'a rappelé l'histoire d'un certain nuage qui a eu la gentillesse de s'arrêter juste à notre frontière.

 

Pour conclure, je dirai que j'ai trouvé ce récit rempli de personnages hauts en couleur très plaisant.

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 21:58

miettes-de-lettres.jpgTitre : Miettes de lettres.  

Auteur : Anne Thiollier.

Editeur : Seuil jeunesse.

Nombre de pages : 172.



 

Quatrième de couverture :

 

Fengfeng et ses parents ont quitté leur pays pour s’installer à Paris. Toutes les semaines, il écrit à sa grand-mère restée en Chine, mais lui cache la vérité : il fait gris et sombre, et il n’a pas d’amis. Alors pourquoi, un jour, découvre-t-il, glissées dans un cahier, des menaces ? 

  A travers le portrait d’un adolescent parachuté dans une culture qu’il ne décode pas, Anne Thiollier nous invite à découvrir les us et coutumes d’une communauté.

 

Mon avis :



Ce livre est un très beau roman. Le point de vue utilisé est celui de Fengfeng. Ce jeune adolescent chinois a émigré en France trois ans plus tôt, il a surmonté de nombreuses difficultés et ses rêves se sont envolés. En effet, Fengfeng n’a pas d’amis, ses parents sont débordés par leur travail et ne lui demandent qu’une chose : une obéissance totale. La communication passe mal, non seulement entre Fengfeng et ses parents, mais aussi entre son père et sa mère : les querelles deviennent incessantes et le jeune garçon, tout comme le lecteur, en est réduit à conjecturer leurs causes. Aussi se confie-t-il à sa grand-mère, d’une manière idéalisée, comme le lui ordonnent ses parents, et d’une manière réaliste, dans un cahier qu’il tient spécialement à cet effet.

 

Le roman parle de la difficulté à s’intégrer, du racisme ordinaire, sans fard. Il pointe les laissés-pour-compte de la société, du jeune homme jardinier mais SDF à la jeune chinoise sans papiers. Il n’adopte pas un optimisme béat : il constate leur situation, il ne prétend pas qu’un jeune ado, qui doit se débattre avec ses propres problèmes (il est menacé dans son collège, ses parents souhaitent le déscolariser pour qu’il travaille) puisse leur venir en aide. Il bouscule aussi les idées reçues : Fengfeng va devenir ami avec le cancre de la classe, et la solidarité entre eux ne sera pas un vain mot.

 

Ce roman, écrit dans un style fluide et agréable, nous invite aussi à découvrir la culture et les traditions chinoises, en dressant des parallèles avec notre culture occidentale, grâce au regard aiguisé de Fengfeng, qui souhaite s'intégrer sans perdre ses racines.

 

Miettes de lettres est un beau roman sur l'amitié et la tolérance. 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 21:15

1071217-gf.jpgTitre : La petite Caillotte.

Auteur : Claire Clément.

Editeur : Bayard Jeunesse.

Nombre de pages : 226.

 

Quatrième de couverture :

 

Après la mort de sa mère, Line a connu des moments difficiles. Mais tout va pour le mieux aujourd’hui : son petit frère Titou a repris goût à la vie, et sa nourrice, mémé Rousseau, s’occupe bien de lui. Evidemment, elle serait plus heureuse si son père et son frère aîné, Tony, retrouvaient le sourire. Alors, quand elle se sent triste, elle se réfugie là-haut, dans la montagne. Et depuis qu’elle a rencontré un ours, elle y retourne chaque matin. Elle aimerait qu’il devienne son ami… Mais voilà que mémé Rousseau ne peut, plus garder Titou, et les services sociaux s’en mêlent : ils veulent placer l’enfant dans une famille d’accueil, loin d’elle. Pour Line, c’est inacceptable, et elle compte se battre : personne ne lui enlèvera son petit frère !

 

Mon avis :

 

La petite Caillotte, qui donne son nom au titre, c’est Line, collégienne. Si le récit est raconté de son point de vue, le narrateur est omniscient, ce qui permet de donner plus de force à la narration. Sa mère est morte deux ans plus tôt des complications dues à son accouchement, et depuis, Line est confrontée à des problèmes d’adultes. Certes, elle reçoit l’aide de sa grand-mère (dans la mesure de ses forces et de son état de santé), du frère de sa mère (un peu) mais elle a acquis une gravité qui n’est pas celle d’une enfant de son âge. Elle puise dans les souvenirs de ses moments heureux avec sa mère (elle y fait très souvent référence) la force de continuer à mener sa vie de collégienne et de s’occuper de son petit frère à chaque fois que c’est nécessaire. C’est ce qui la différencie de son père et de son frère. Si son père et Tony ne peuvent aimer Titouan parce qu’il est le portrait craché de Mamou, Line ne dit jamais ce qu’elle ressent à cause de cette ressemblance. Elle s’occupe de lui parce qu’il n’a personne (comme elle), comme elle va s’occuper de l’ours parce qu’il est seul et orphelin.  

 

Ce roman pourrait se situer à une autre époque que la nôtre. L’ours, les battues organisées pour le tuer, la vie dans la montagne nous ramène à des temps anciens, à des légendes ancestrales autour de l’ours. De même, la mort de la mère en couches, si fréquente naguère, paraît presque choquante de nos jours (mais cruellement possible). Il y a peu de traces du XXe siècle, si ce n’est dans les nouvelles qu’Amona écoute avidement à la radio, ou dans le cinéma où Tony entraîne sa petite sœur. Internet sert uniquement à chercher des informations ou à discuter avec des amis. Pourtant, la mort de Michka fut bien réelle, et si la narratrice comprend l’acharnement du vieux Léon, berger qui a perdu une dizaine de brebis à cause de l’ours, elle abhorre le besoin primitif qu’a le chasseur d’ajouter un trophée prestigieux à sa collection. Ses idées reçues d’un autre temps en amènent rapidement d’autres, et c'est le souvenir de sa mère (la joie de l’avoir connue a pris le pas sur la douleur de l’avoir perdue)., et l'amitié de Simon, un garçon de sa classe, qui vont donner à Line la force de lutter. Ils ne manquent ni de courage ni de force pour défendre leurs convictions, qu’ils mettent en pratique d’ailleurs : cela vaut toujours mieux que de pesants discours. Les descriptions des plantes et des animaux, simples et précises. Elles invitent à observer avec plus d’attention ce qui nous entoure.

 

Vous l’aurez compris, ce roman délicat traite de thèmes difficiles. Sa force de ce roman est qu’ils ne le sont jamais de façon pesante, et sont toujours mêlés à l’intrigue en douceur.

La petite Caillotte est un roman délicat et accessible.

 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 04:10

La_Malediction_Old_Haven.jpg Titre : La malédiction d'Old Haven.

Auteur : Fabrice Colin.

Editeur : Le livre de poche.

Nombre de pages : 662.

 

Quatrième de couverture :

1723, Gotham. Mary Wickford, jeune orphelin à la beauté flamboyante, quitte le couvent et les soeurs qui l'ont recueillie dix-sept ans plus tôt. En route vers l'est, la jeune fille s'arrête dans le vieux village d'Old Haven où règne une atmosphère lourde de secrets. Sans jamais être venue, elle connaît ces paysages de brues et de ténèbres... C'est ici que fut brûlée vive, jadis, une sorcière du nom de Lisbeth Wickford.

 

Mon avis : 

Je viens de terminer ce livre et je l'ai véritblement adoré. Je n'ai lu que très peu de romans de fantasy, aussi cette lecture fut pour moi une agréable découverte. J'ai été immédiatement happée par l'intrigue. J'ai adoré me plonger dans l'univers si particulier que Fabrice Colin et m'adapter à ses codes.Je n'ai absolument pas eu le temps de souffler, car les péripéties ne cessaient de s'enchaîner, sans pour autant se répéter. J'ai retrouvé dans ce roman ce que j'avais adoré dans le tome 1 des soeurs Wilcox : sa capacité à mélanger des thèmes fantastiques connus (le dragon, la sorcière), un motif de roman d'aventures (les pirates), des faits historiques bien réels qu'il détourne (l'inquisition, la guerre d'indépendance des Etats-Unis), dans un récit harmonieux. Mary, surtout, est une héroïne intéressante. Même dans les situations les plus périlleuses, elle se montre pugnace. Certes, il lui arrive de céder au décourageùent (après l'incendie du couvent) ou de laisser livre cours à ses émotions mais si elle restait de marbre devant tant de périls, elle ne serait pas une héroïne, juste un personnage stéréotypé.

 

 

Il faut dire que ce qu’elle découvre sur sa famille est rude. Sa grand-mère a été trahie par les deux hommes qu’elle a aimés, ses parents ont tous les deux été trahis, chacun a payé de sa vie cette trahison. Néanmoins, par leurs écrits, par les amitiés qu’ils ont pu nouer, ils ont tressé autour de leur fille un réseau de protection solide, et pas seulement parce que Mary possède des dons exceptionnels.

 

Ce roman aura une suite, Le maître des dragons. Je pense que je la lirai avec plaisir.

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 22:26

logo3J'ai toujours du retard pour mettre en ligne les challenges auxquels je participe.

Celui-ci a été initié par Livresque link.

 

 Au fur et à mesure de ses lectures, elle a constaté que la plupart des auteurs lus sont de nationalité française, anglaise ou américaine. Je dois dire que j'ai fait exactement la même constatation, surtout dans le domaine des romans policiers.

Le défi qu'elle s'est lancée, et qu'elle nous lance à travers ce challenge, et de lire au moins cinquante livres d'auteurs et de nationalités différentes.

 

La bonne nouvelle est que ce challenge est sans limite de temps.

 

Pour l'instant, voici mes contributions :

 

La maison des enfants de Janine Boissard pour la France.

Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti pour la Suède.

Le compagnon de voyage de Curzio Malaparte.  pour l'Italie.

Irlande, nuit froide de Deirdre Madden pour l 'Irlande.

Le cantique de l'apocalypse joyeuse d'Arto Paasilinna  pour la Finlande.

 Les cafards de Jo Nesbo. pour la Norvège.

Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates. pour les Etats-Unis.

Plates coutures de Rosalie Ham pour l'Australie.

Les porteurs de glace d'Anna Enquist pour les Pays-Bas.

Les thermes de Manuel Vasquez Montalban pour l'Espagne.

Mort d'une héroïne rouge de Qiu Xialong pour la Chine.

 

Il me reste encore 39 pays à visiter.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 20:17

Titre :Te retourne pas, Handala !

Auteur : Olivier Gérard.

Editeur :Kyklos.

Nombre de pages : 266

 

Quatrième de couverture :


Marié à Sandra, une femme qui a embrassé le judaïsme et tenait à faire l’alyah – le retour en Terre Sainte – Asso se retrouve à gérer une boutique d’articles de sport au cœur de la plus riche colonie juive d’Israël, à deux pas de Jérusalem. Son existence monotone aurait coulé sans histoire… c’était compter sans l’irruption de celui qui fut jadis son mentor : Mossan, l’homme qui, en s’appropriant son adolescence au point de vouloir faire de lui son double, a suscité sa haine.

Devenu pdg planétaire, Frank Mossan joue les philanthropes et s’avise de vouloir rendre l’eau à un village palestinien de la Vallée du Jourdain au bord de la sécheresse en le dotant des panneaux solaires qu’il fabrique. Soulevant un tollé dans la communauté juive d’Israël et chez ses colons, l’intrusion de Mossan déchaîne tout autant la fureur des terroristes islamistes.

Pris entre deux fanatismes, jeté dans la tourmente qu’ils attisent, montré du doigt comme ancien protégé du milliardaire Mossan, Asso devient, à son corps défendant, le jouet d’un complot infernal.

 

Je tiens à remercier chaleuresement les éditions Kyklos et Thot, l'administratrice du forum Partage-Lecture, pour ce nouveau partenariat.

 

 

Mon avis :

J'ai eu beaucoup de mal à le rédiger. Pour une fois, ce ne sera pas un texte structuré, mais plutôt une succession d'impressions reliées par des thèmes.

Courage :

Celui de l'auteur. Il en faut pour écrire un roman sur le conflit israélo-palestinien, qui n'est pas vraiment le thème chéri des lecteurs (ni maintenant, ni jamais). Ce choix est audacieux donc, et l'audace est d'autant plus grande que l'auteur ne prend pas partie. Il raconte avec le même soin, la même impartialité ce qui se passe dans chaque camp. L'issue du conflit semble ainsi insoluble, puisque les deux camps ont chacun des raisons de continuer le combat - et aucune de céder. La violence répond à la violence, elle est devenue la norme et provoque ainsi des réactions chez le lecteur. Je prendrai pour exemple la scène initiale, violente, primitive, intemporelle. Elle fut pour moi un choc. Peu importe pour quel pays va notre sympathie, j'ai eu envie de prendre fait et cause pour ceux qui étaient ainsi chassés de chez eux. Puis apparaît le personnage d'Asso, qui veut aider ce village.

Déracinés :

Asso est le personnage principal de ce roman, et il est, comme chacun des membres de sa famille, déraciné. Asso, orphelin, ne sait rien ou presque de sa famille. Sa mère est mort quand il était enfant, son père a trouvé la mort dans un accident (déjà, la violence accompagne sa vie), son père de substitution a une attitude équivoque à son égards (le roman dévoilera ses véritables motivations) et déjà Asso fuit, par crainte de céder à la manipulation. Où qu'il aille, il ne trouve pas de refuge, ni dans la religion (il a finalement choisi le bouddhisme, une religion prônant la non-violence), ni dans le mariage, ni dans la paternité, qui lui a été imposée par sa femme, tout comme elle lui a imposé cet exil en Israël. Sandra s'est déracinée en réponse à ses parents, qui ont renié leurs racines juives. Elle trouve dans le judaïsme un apaisement. Curieusement, alors que ses parents s'étaient convertis pour échapper aux nazis, Sandra donne un prénom à consonance germanique à son enfant, doublé d'un nouveau prénom hébraïque. Conrad/Gaï n'a alors plus vraiment d'identité, plus de pays, plus d'amis, et il va devenir une proie facile pour les extrémistes.

Roman d'espionnage ?

J'aurai facilement dit "roman policier" au début (mon genre littéraire de prédilection), mais il n'y a pas d'enquête. La mort du père d'Asso trouvera sa résolution, parce qu'elle sert l'un des camps. Quant à l'enquête qui s'ouvre à la fin du roman, elle voit ses conclusions connues d'avance, grâce aux manoeuvres des deux camps.
Les deux camps s'affrontent et, par conséquent, s'espionnent mutuellement. La méfiance est de mise, au point que chacun ignore souvent ce qu'un autre, qui est pourtant de son camp, fait. La manipulation est reine. Les jeunes sont embrigadés et n'ont que de rares sursauts face à l'embrigadement qu'ils subissent. "Subir" est d'ailleurs un terme trop fort, car la douceur, la promesse d'un avenir meilleur, l'art du discours sont autant de moyen d'attirer vers l'extrémisme et l'action armé ces jeunes qui ne rêvent plus à un avenir possible et se retrouvent avec des responsabilités d'adultes (Ali est devenu le chef de famille après la mort de son père et de son frère).
Comme pour une action militaire, l'action est extrêmement minutée, rendant ainsi l'intrigue plus palpitante, jusqu'au dénouement.

Tragédie :

Ce roman nous raconte la tragédie individuelle d'Asso. Tragédie car, comme dans les oeuvres de Racine, Asso aura beau agir, se débattre, lutter, contre les autres, contre le destin, contre ses passions inavouées, il ne pourra rien faire. Il est pris au piège. Il ne lui restera plus qu'à fuir, comme il l'a toujours fait.

Merci aux éditions Kyklos et au forum Partage-Lecture pour cette belle découverte littéraire.
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