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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 13:07

gently.jpgédition Robinson - 235 pages.

 

Mon résumé (le quatrième de couverture en raconte trop) :

 

Il est six heures du matin, Fred braconne se promène sur la plage d'Hiverton, avec son chien, et profite de la solitude. Soudain, il découvre le corps de Rachel Campion, une jeune femme superbe, secretaire (et sans doute maîtresse) d'un homme d'affaire douteux, aussi laid que jaloux.

 

Alors que la saison touristique bat son plein, Gently rejoint les touristes qui effectuent leur pèlerinage annuel pour résoudre cette enquête.

 

Challenge-anglais

Mon avis :

 

 Lassiez-moi commencer par pester contre ces quatrièmes de couverture qui en racontent beaucoup trop, y compris en anglais. J'en étais à la page 160 (sur 234), quand, enfin, ce qui nous était raconté avait eu lieu dans son intégralité. Certes, les romans sont désormais adaptés en séries télévisées - que je n'ai pas vu -, ce n'est pourtant pas une raison suffisante pour tout révéler.

 

La trame du récit est pourtant extrêmement simple, pour ne pas dire vieille comme le monde. Une jeune femme, magnifique, fait tourner la tête de tous les hommes sans exception, et est découverte assassinée. Que ce soit parmi les estivants ou dans le milieu des pécheurs d'Hiverton, l'affaire fait grand bruit.

 

Gently enquête, avec sa pipe, qui le rapproche de Sherlock Holmes et de Maigret. Il ne séduit pas la police locale, qui en a vite assez de ce policier qui n'en fait qu'à sa tête et mène son enquête comme il lui plaît. N'allez pas croire cependant qu'il manque de rigueur. Simplement, il observe - beaucoup - il vérifie indices et alibi - minutieusement - se met littéralement à la place de la victime, des témoins et des suspects. Aussi le rythme est particulièrement lent, et je me suis surprise à me demander pourquoi il avait fallu attendre tant de temps pour l'interrogatoire du premier suspect, ou pour les recherches sur le passé de la victime. Gently est un maître de l'interrogatoire, ces face à face sont particulièrement prenants, pourtant il ne parvient pas à percer à jour les deux membres les plus énigmatiques d'HIverton. Solitaire par nature, Gently se laisse guider par sa réflexion sans négliger son intuition.

 

Trop parfois. Si je me limite à un cadre juridique strict, l'affaire n'a pas été résolue. Gently a reconstitué ce qui s'est passé, a trouvé un mobile plausible mais n'a réellement identifié le coupable que parce que celui-ci l'a bien voulu - j'ai bien dit "identifier", et non "arrêter".

 

Le roman a été écrit en 1959, et je comprends mieux pourquoi Rachel, femme libre de choisir ses amours, pouvait détonner dans cette charmante station balnéaire familiale. De même, Alan Hunter dénonce - déjà - les méfaits de la presse à sensation et ses conséquences imprévisibles. Alan Hunter crée une ambiance, certes, mais je ne suis pas sûre d'avoir la patience de lire une seconde enquête de son héros.

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 12:58

Colin-Dexter.jpgéditions Pocket - 246 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

Pendant une convalescent à l'hôpital, l'inspecteur Morse fait la lecture d'un rapport d'enquête relatif à une affaire qui s'est déroulé en ... 1859.

 

Persuadé de l'innocence des deux hommes qui ont été pendus pour le meurtre d'une jeune femme, l'inspecteur Morse va utiliser toutes les ressources de ses merveilleuses petites cellules grises - et l'aide du sergent Lewis - pour étayer sa conviction. Mort d'une garce réjouira les amateurs d'énigmes. Ce puzzle extraordinaire, après avoir plonfé le lecteur dans l'univers des romans de Thomas Hardy, lui fournit le mot de la fin dans une chute brillante. Un livre à classer à côté de La fille du temps de Joséphine Tey.

Challenge-anglais

Mon avis :

 

Que faire quand on est un inspecteur de police contraint et forcé de garder le lit pendant un temps certain ? Écouter les conseils de la diététicienne qui, pour votre bien, vous conseille un régime censé vous préserver ? Attendre impatiemment les visites de votre adjoint, le sergent Lewis, qui vous apportera quelques substances interdites et alcoolisées ? Lire un roman érotique et se faire pincer comme un collégien ? Que faire, surtout, quand on aura épuisé toutes ces activités ? Enquêter !

 

Mais pas sur n'importe quelle énigme. Il n'est pas question d'empiéter sur les plantes-bandes du sergent Lewis, ou de céder un seul jour de congé maladie, amplement mérité au chef. Enquêter sur une histoire du siècle passé, une histoire résolue puisque les coupables ont été dûment châtiés. Seulement, l'enquêteur qu'il est ne peut s'empêcher de relever tous les détails qui ne collent pas dans cette affaire ainsi que le léger fléchissement dans le style de l'auteur qui prouve sa sympathie grandissante pour les "coupables." Fait intéressant, les quatre parties du récit sont incluses dans le roman, en respectant le rythme de lecture de Morse. Plus qu'un effet de réalisme, cette technique permet au lecteur de découvrir les interrogations de Morse et de tenter de les résoudre (ou plutôt de se demander "mais pourquoi je n'ai pas compris la même chose que lui ?")

 

La méthode que Morse utilise pour résoudre l'énigme tient à la fois du policier (il cherchera même à exhumer les corps) que du travail d'un historien littéraire. Il analyse le moindre texte qu'il pourra recueillir, progresse dans ses déductions et en tire une conclusion surprenante, comme dans tout bon roman policier.

 

Bref, je suis ravie d'avoir renoué avec les enquêtes de l'inspecteur Morse.

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 00:00

cadrans.jpegeditions Le masque - 252 pages.

 

Mon avis :

 

 

Oyez, oyez, Lord Catheram est de retour. Quatre ans se sont écoulés depuis le Secret des Chimeys, quatre ans qui auront été nécessaire au brave lord pour se remettre des événements. Il a de plus réussi un coup de maître : louer pour deux ans la propriété de Chimneys à un couple de parvenus. Hélas, trois fois hélas : un jeune homme a le mauvais goût de mourir dans la propriété. C'est absolument inadmissible, seuls les membres de la famille ont le droit de mourir dans les lits familiaux et éventuellement de venir hanter la propriété.

 

Lord Catheram n'a pas fini de se lamenter. Sa fille aînée, Bundle, toujours aussi bonne conductrice, croit avoir renversé un homme et recueille ses derniers mots. Quand elle découvre qu'il était le meilleur ami du jeune homme mort dans sa chambre, elle décide, telle Lady Frances dans Pourquoi pas Evans ? d'Agatha Christie d'enquêter elle-même. Pour mener à bien cette mission, elle sera aidée par le meilleur ami des victimes, Jimmy, et par la soeur de Gérald, la première victime.

 

Plus qu'un roman policier, Les sept cadrans est un roman d'aventures et d'espionnage. Roman d'aventures, car les péripéties que vivra Bundle, oh, pardon, Lady Eileen s'enchaînent à un rythme soutenu, et sont parfois à la limite du vraisemblable. Roman d'espionnage, car ce sont les plans d'une nouvelle invention qui sont en jeu, tout comme l'arrestation d'un escroc international. Les dangers sont réels, le dénouement est surprenant, mais parfaitement réussi : il donne envie de relire tout le roman à son éclairage.

 

Si ce second volume est moins abouti que Le secret des chymneys, il est cependant tout aussi drôle.

 

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 10:31

le-secret-de-chimneys.jpgéditions Le masque - 252 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

Tout avait commencé de la façon la plus classique qui soit : un prince déchu cherchant à récupérer son trône sollicite l'appui - discret - des Britanniques.En échange de quoi, les compagnies anglaises se verraient concéder l'exploitation des pétroles du petit Etat. Bref, une banale manoeuvre politico-financière, élaborée dans le cadre somptueux d'une des plus anciennes demeures seigneuriales d'Angleterre : Chimneys.

 

Pourtant, l'affaire se corse lorsqu'on se rend compte que des individus équivoques se sont glissés parme le beau linge qui prépare sa révolution de palais. et les cadavres font affreusement désordre dans les salons de Chimneys.

 

challange-agatha-christie                                                                                            Challenge-anglais

 

Mon avis :

 

Prenez Virginia Revel, la veuve d'un diplomate anglais, jeune (elle a vingt-sept ans), belle, séduisante, intelligente et à qui il en faut plus qu'un maître chanteur à la petite semaine et un cadavre dans son salon pour se mettre à trembler. Ajoutez un jeune homme, Anthony Cade, venu tout droit d'Afrique où il a mené une mystérieuse vie d'aventurier (il était guide touristique) qui vient lui proposer son aide (et qui tombe un tout petit peu amoureux de cette jeune femme issue de la meilleure aristocratie).

 

N'oubliez pas Lord Catheram. Ah ! ce n'est pas de sa faute s'il est lord et s'il a hérité de son frère, le huitième marquis de Catheram, brillant diplomate, grand serviteur de la couronne la demeure de Chimney. Il s'en passerait bien, faites-moi confiance, surtout que Codders-le-clown, pardon ! George Lomax le retient quasiment par le manteau (à quand l'invention des pans de veste amovibles ?) pour qu'il organise dans le manoir un petit week-end bien anglais. Le but ? Presque rien : négocier des contrats pétroliers et favoriser la restauration de la monarchie dans le beau pays de la Herzoslovaquie. Et s'il pouvait inviter la délicieuse Virginia Revel, veuve du dernier ambassadeur anglais dans ce magnifique pays et un certain James McGrath, chargé de convoyer jusqu'en Angleterre le manuscrit du comte Stylpitch, manuscrit qui révèle rien moins que des secrets d'état et aussi, sans doute, certainement, ce malheureux drame qui a eu lieu à Chimneys sept ans plus tôt... Lord Catheram, veuf, qui a déjà fort à faire avec Boulotte, Gargouillette et Bigornette, pardon, Eileen, Dulcie et Daisy, ses trois filles, accepte.

 

Vous pensez que tout est déjà très agité ? Saupoudrez le tout d'un tout petit meurtre de trois fois rien (le prince héritier a eu la mauvaise idée de se faire poignardé), d'un quarteron de policiers internationaux et d'un voleur, le roi Victor, de dimension toute aussi internationale. N'ayez garde d'oublier une société secrète, bien décidée à empêcher la restautation de la monarchie, des passages secrets, des armes qui apparaissent et disparaissent, de fidèles serviteurs, près à risquer leur vie pour leur maître, des histoires d'amour fulgurantes, et vous obtiendrez l'un des romans les plus drôles et les plus inclassables d'Agatha Christie ! 

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 15:34

 

Un cadavre dans la bibliothèque

 

Editions Le livre de poche junior - 289 pages.

Mon résumé :

 

Dolly Bantry rêvait, et son rêve était très agréable. Ne la récompensait-on pas pour ses merveilleuses fleurs ? Son rêve fut brutalement interrompu par l'apparion de sa femme de chambre, affolée. Mary venait de découvrir le cadavre d'une jeune femme blonde dans la bibliothèque du manoir. Personne ne semble la connaître. Les Bantry appellent la police, bien sûr, et madame Bantry en profite pour téléphoner à une de ses plus vieilles amies, Miss Jane Marple.

 

challange-agatha-christie

 

Mon avis :

 

Agatha Christie l'annonce d'emblée dans sa préface : elle a choisi de jouer avec un lieu commun des romans policiers, le cadavre dans la bibliothèque. Elle le fait avec brio.

 

Il faut dire que le cadavre n'a pas été trouvé dans n'importe quelle bibliothèque. Les Bantry sont des gens respectables, certes, le colonel Bantry est l'archétype du militaire à la retraite mais sa femme est un peu (un tout petit peu) extravagante. Je ne parle ni de sa passion pour son jardin, ni des romans policiers qu'elle lit, je parle de son désir de profiter de ce meurtre le plus possible.

 

Les policiers sont nombreux sur l'enquête, pourtant, il leur est nécessaire de faire appel à cette charmante vieille dame, qui semble simplement passer des vacances tranquilles avec sa meilleure amie. Miss Marple est expressément recommandée par l'ancien chef de la police et Flem lui-même est obligé de reconnaître qu'une fois, rien qu'une, elle l'a aidé à trouver un meurtrier.

 

Le roman nous appelle à aller au-delà des apparences, au-delà des déclarations franches et honnêtes des protagonistes de cette enquête et si Miss Marple n'a pas son pareil pour trouver les coupables dans ce roman, la mission qu'elle s'est fixée est encore plus délicate : protéger les innocents afin d'éviter que la liste des victimes ne s'allonge. Il faut dire que les crimes commis sont particulièrement sordides et que le mobile ne l'est pas moins.

  

Bref, encore un excellent roman signé Agatha Christie.

 

Challenge-anglais

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 15:21

 brunswickgardens.jpg

 

Titre : Brunswick Gardens.

Auteur : Anne Perry.

Editeur : 10/18

Nombre de pages :

 

Quatrième de couverture :

 

En cette année 1891, à Londres, chez le très respecté pasteur Parmenter, éminent théologien promis à de hautes fonctions, l’atmosphère est lourde et la situation «fâcheuse». Un meurtre vient d’être commis et la victime n’est autre que la belle assistante du pasteur, Unity bellwood, une femme libre, féministe et grande militante des théories de Darwin. Les suspects ne manquent pas, car les idées modernes de la jeune femme lui avaient valu de nombreuses inimitiés dans la maison. Chargé de cette épineuse affaire, le commissaire Thomas Pitt, aidé de sa femme, la clairvoyante Charlotte, devra plus que jamais faire preuve de tact et d’habilité. Les consignes sont claires : éviter un scandale. Sur fond de pressions politiques et de querelles religieuses, c’est un véritable parcours d’obstacles qui attend les Pitt, d’autant plus qu’un des occupants de la maison est une personne qu’ils connaissent tous deux fort bien.

 

Mon avis :

 

L’art d’Anne Perry est l’art de tisser une trame serrée entre tous ses romans. Elle n’est pas de ces romancières qui créent un personnage et l’oublie aussitôt. Dix ans et de nombreuses enquêtes ont passé depuis l’Etrangleur de Carter street, et nous retrouvons Dominic Corde, le beau-frère de Charlotte Pitt. Ces dix année sl’ont transformé, mais ne lui ont pas fait oublié le passé.

 

Alors qu’Ashworth Hall était un drame politique, Brunswick Garden a tout du drame intime. Pitt est ici pour éviter le scandale. Il se déplace vers chacun des membres de la maisonnée (dans les enquêtes modernes, nous avons plutôt l’habitude que les suspects se déplacent), les découvrant ainsi dans leur intimité. Seul Dominic, qui n’est que de passage dans cette famille, fait exception, et va presque de lui-même parler à Thomas Pitt.

 

Eviter le scandale est le but, si ce n'est que Pitt et son supérieur tiennent avant tout à établir la vérité, pour rendre justice à la victime et aussi pour que la suspicion ne plane pas sur un innocent. Thomas se trouve pris entre son devoir de policier et son inimitié pour Dominic. Celui-ci ferait un coupable idéal, et Thomas se surprend à espérer qu'il puisse l'être - ce dont il frémit aussitôt. L'inspecteur ne laisse pas passer les faiblesses et surtout pas les siennes.


Roman intime, Brunswick Garden montre la place des femmes dans la société victorienne, et le difficile combat de celles qui voulaient être reconnus à leur juste valeur. Unity, par sa passion, par son intransigeance, aura été le catalyseur qui déchaînera les passions.


Le dénouement sera à l'image du roman : intimiste.

 

                                                challe11                Objectif-copie-1

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 11:29

Evans.jpg

 

Titre :Pourquoi pas Evans ?

Auteur: Agatha Christie.

Editeur : Le masque.

Nombre de pages : 252.

 

Quatrième de couverture :

 

En cherchant une balle de golf, le fils du pasteur découvre, au pied des rochers un individu tombé de la falaise. Avant de passer de vie à trépas, l'homme ne dit qu'une  petite phrase : "Pourquoi pas Evans ?" Le tribunal d'enquête, réuni le lendemain, conclut à l'accident. Un accident, c'est vite dit.

Qui, dans ce cas, aurait eu intérêt à fourrer, un peu plus tard, huit grains de morphine dans la bière du témoin ? L'amie du garçon, la jeune comtesse Frankie, a son idée la-dessus. Et comme les enfants de l'aristocratie anglaise ont du temps à revendre, elle emploiera le sien à jouer les détectives amateurs, avec son petit camarade....

 

Mon avis :

 

Pas d'Hercule Poirot, pas de miss Marple dans cette enquête. Pourtant, je retrouve tout le charme et l'humour des enquêtes d'Agatha Christie L'action se passe dans une petite ville côtière du pays de Galles, où Bobby, le fils du pasteur, réformé à cause de ses problèmes de vue, s'ennuie ferme. Certes, il apprend à jouer au golf (fort mal), il pense monter un garage avec son ami Badger (projet désapprouvé par le pasteur, son père), joue de l'harmonium (il n'a pas vraiment le choix), mais la vie à Marchbolt n'a rien de palpitant. Oh ! Il y a bien, la belle, la très belle, la sublime lady Frances Derwent (dite Frankie) dont Bobby est éperdument amoureux. Il est le benjamin du pasteur, elle est fille de comte, jamais il n'osera franchir la barrière sociale qui les oppose.

 

Ces deux-là vont pourtant avoir l'occasion d'être réunis. Une mort accidentelle est banale. Que Bobby soit empoisonné et ne doive sa survie qu'à sa solide constitution après avoir révélé la phrase qu'a murmuré le mourant, voilà qui ne l'est pas. Les deux jeunes gens vont unir leur désoeuvrement et leur talent pour élucider cette affaire. En fait de "talent", ils ont surtout une imagination inépuisable, des dons de comédiens certains, un humour à toute épreuve (en dépit des dangers, le récit est très drôle) des relations mondaines (pour lady Frances), de bons amis (pour Bobby), et un manque certain d'expérience.

 

Leur naïveté leur porte chance, en quelque sorte, parce qu'ils ont à faire avec un criminel comme on en croise peu dans l'oeuvre d'Agatha Christie. Parfaitement insoupçonnable, brillant, charmeur, audacieux, infâme et scélérat (pour ces deux derniers qualificatifs, ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui), il a une personnalité rarissime qui, après coup, fait frémir le lecteur, non à cause de ce qu'il a commis, mais à cause de tout ce qu'il aurait pu commettre. Manipulateur hors pair, il se joue des êtres avec sa nonchalante cruauté et tire partie des circonstances avec l'aisance d'un metteur en scène chevronné. Bobby ne dit-il pas : "c'est comme si on débarquait sur scène, en plein milieu du deuxième acte, pour jouer des personnages qui n'ont pas été prévus et ce qui rend notre jeu encore plus difficile, c'est que nous n'avons pas la moindre idée de ce qui s'est passé au premier" ? Notre criminel sera brillant jusque dans sa manière de quitter la scène.

 

Et Evans, me direz-vous, qui était-ce ? Je vous répondrai qu'Evans était sous notre nez, quasiment depuis le début, intervenant quelquefois dans le récit . Sa découverte donne envie de dire "bon sang, mais c'est bien sûr !"

 

 

Le challenge Agatha Christie ? Pourquoi pas vous ? link 

challange-agatha-christie

 

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 10:45

Train plume

 

Titre : La plume empoisonnée.

Auteur :Agatha Christie.

Editeur : France Loisirs.

pages 345 à 609.

 

Quatrième de couverture :

 

Le notaire, le médecin, la femme du pasteur ... tout le monde y passe. Et le doute s'insinue dans les esprits. Il n'y a pas de fumée sans feu... Pourtant les accusations portées par les lettres anonymes qui déferlent sur Lymstock sont tout à fait grotesques... A force de bombarder la petite communauté de propos aussi invraisemblables qu'ordurieurs, l'auteur des lettres finira bien par toucher juste. Et qui sait si un jour il ne déclenchera pas un drame ?

 

Mon avis :

 

Je quitte Miss Marple, en pleine convalescence, pour retrouver un narrateur qui n'est autre qu'un jeune aviateur, Jerry Burton, lui-même en pleine convalescence. Il n'a pas plus de chance que Jane Marple, puisque son médecin lui avait prescrit repos, calme, tranquilité... et tomber en plein affaire de lettres anonymes n'est pas nécessairement reposant, surtout quand on en reçoit une, puis deux et que celle-ci vise sa soeur Joana, en pleine convalescence elle aussi (peine de coeur).  

 

Jerry et Joana Burton détonnent à Lymstock, dans cette communauté repliée sur elle-même, non parce qu'ils sont jeunes et londoniens, mais parce qu'ils apportent un regard neuf et exempt de préjugés sur les personnes qui les entourent. Ils découvrent avec étonnement certains usages anciens (la place des domestiques, notamment) et savent aller au-delà des apparences, un peu comme la femme du pasteur. Bien qu'ils aient du mal avec elle, à cause de son excès de franchise, ils ne sont pas si différents. Jerry, quand une chose ou une personne (surtout une certaine personne) lui tient à coeur, n'hésite pas à ruer dans les brancards et à dire ses quatre vérités, et tant pis si elles dérangent.

 

Je vais sans doute un peu vite en besogne, parce qu'avant d'en arriver là, il y eut un suicide, puis un meurtre, qui plonge la petite communauté dans la stupéfaction, puis l'affliction. La franchise de Jerry lui aura permis de se faire un ami, le docteur Griffith, le timide docteur Griffith. Ils partagent des méthodes de séduction hors-normes (que celui qui a déjà fait la cour à une femme en lui offrant une photo de foie malade se signale immédiatement) et une sincérité rafraîchissante dans ce village pétri de non-dits, encore imprégné de croyances ancestrales.

 

Fait rare dans l'oeuvre d'Agatha Christie, il est question de la condition féminine. Si Joana a la chance de mener une vie de dilettante, Force est de constater que le village permet de découvrir des femmes qui ont été sacrifiées à l'intérêt familial (les soeurs Barton ont servi leur mère toute leur vie, avant de mourir l'une après l'autre) ou obligées de sacrifiés leurs aspirations juste parce qu'elles étaient filles. Aimée Griffith s'en rappelle avec amertume, et si elle souhaite que la jeune Mégan fasse des études, c'est pour lui permettre d'être libre. Mégan, en effet, est issue d'une famille recomposée (le XXIe siècle n'a rien inventé) et elle fait tache dans l'image de bonheur parfait souhaité par sa névrosée de mère. Mégan, plus fine et plus intelligente que les villageois ne le pensent (à une exception près) le comprend très bien et donne toute sa mesure pour rester - quitte à se faire du mal.

 

Et Miss Marple ? Elle arrive presque à la fin de l'intrigue, tel un deus ex machina, permettant de relier ensemble tous les éléments de l'enquête et de démasquer le coupable. Il pourrait presque être félicité : n'étaient les deux cadavres qu'il a laissé derrière lui, il a apporté des changements bénéfiques à Lymstock.

 

D'autres enquêtes vous attendent sur le blog de George : link

 

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 15:39

Vacances.jpg

 

Titre : les vacances d'Hercule Poirot .

Auteur : Agatha Christie.

Éditeur : Le livre de poche.

Nombre de pages : 219.

 

Quatrième de couverture :

 

Hercule Poirot aimerait bien passer des vacances tranquilles. Une petite île, un hôtel agréable, une cuisine soignée, des pensionnaires charmants... Tout irait pour le mieux si, parmi les estivants, ne rôdait une de ces femmes fatales qui font faire bien des bêtises aux hommes.

 

Mon avis :

 

Rien n'est meilleur en cette saison que de partir en vacances d'été, même si c'est en Angleterre (les Caraïbes en compagnie de Miss Marple étaient tout de même une destination plus exotique).

 

Pourtant, dès le début du récit, la tension est palpable : Hercule Poirot évoque à quel point il serait facile de commettre un crime ici et l'un des vacanciers, pasteur surmené, parle de "la présence du Mal". Les activités purement estivales (parties de tennis, bains de soleil, nage) ont beau se dérouler, la sérennité n'est pas de mise. Disons-le tout de suite : la présence de la sulfureuse Arlena Stuart focalise tous les regards (sauf celui de son mari) et attise les passions, enfin, surtout celle de Patrick Redfern. Sa mort ne fait que confirmer les sinistres pronostics émis par le pasteur.

 

Je la plaindrai presque, cette Arléna. Comme trop souvent chez Agatha Cristie, elle est victime de sa bêtise et de son incroyable naïveté. Légère, frivole, peu soucieuse de son rôle de belle-mère (les familles recomposées ne sont pas nées dans les années 90), elle ne laissera pas de regrets derrière elle, ni de chagrin. Elle est malchanceuse aussi : les hommes dont elle s'est successivement éprise ne l'aimaient pas réellement, ou leur amour s'est vite éteint. Même son mari ne restait avec elle que par devoir - un comble pour une femme fatale.

 

Pas de chance pour le coupable : s'il croyait qu'Hercule Poirot allait rester tranquillement dans son transat, à écouter la truculente Mrs Gardener et les réponses immuables de son mari (Oui, chérie) il se trompait lourdement. La personnalité de ce criminel, particulièrement pervers et audacieux, est fascinante. Il avait presque tout prévu, y compris la désignation d'un coupable idéal. Les indices qui mènent à lui(un bain que personne n'a pris, une bouteille vide jetée de l'hôtel....) sont si ténus qu'il faudra tout l'acharnement intellectuel d'Hercule Poirot pour remettre en place toutes les pièces du puzzle, démasquer l'assassin, après avoir dans la foulée, mis fin à un trafic de drogues.

 

En outre, le meurtrier aurait mieux fait de ne pas jouer sa petite comédie devant Hercule Poirot. Non parce que tout ce qu'il a dit s'est retourné contre lui, mais parce que tout ce qu'il a dit sera mis à l'épreuve un jour ou l'autre - et ne résistera pas à l'enquête acharné d'Hercule Poirot.

 

 Si j'ajoute qu'Hercule Poirot va payer de sa personne pour arrêter le meurtrier, vous conviendrez que les vacances d'Hercule ressemblent plutôt aux douze travaux de son antique homonyme. Souhaitons-lui donc une nouvelle enquête un peu plus reposante.

 

Envie de poursuivre l'enquête ? Rendez-vous chez George, et découvrez les billets de tous les participants ! (link

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 10:27

Train-plume.jpg

Titre : Le train de 16 h 50.

Auteur : Agatha Christie.

Editeur : France Loisirs.

p. 9 à 338 (volume double).

 

Quatrième de couverture :

 

Roulant dans la même direction et presque à une vitesse égale, les deux trains semblaient disputer un match. Mrs McGillicudy, pour se distraire, regardait les occupants qui s'offraient à sa vue, mais ce qu'elle vit lui arracha un cri. Debout, le dos tourné, un homme serrait la gorge d'une femme : il l'étranglait.

 

Mon avis :

 

Comme le temps a passé depuis L'affaire Protheroe ! Rappelez-vous Griselda, la femme du pasteur, elle était enceinte à la fin de l'intrigue : son fils est désormais adulte et passionné de carographie. Rappelez-vous Raymond West, le neveu écrivain de Miss Marple : son fils cadet est employé au chemin de fer et tous deux, à leur mesure, vont aider Miss Marpe dans son enquête.

 

Elle doit cependant résoudre un problème majeur : son état de santé ne lui permet plus d'enquêter activement sur le terrain. Elle se trouve trop vieille, trop fatiguée pour se lancer dans de nouvelles aventures. Pourtant, celle qui s'offre à elle a de quoi exacerber son sens de la justice. Non seulement le criminel a quitté la gare en toute impunité, mais le corps n'a pas été retrouvé. Comme chacun sait, pas de corps, pas de crime, donc pas d'enquête.

 

. Va-t-elle renoncer  et laisser un crime impuni ? Non. Miss Marple se charge de la première partie de l'enquête, à savoir découvrir où le cadavre a pu être dissimulé, et la seule possibilité est l'immense propriété des Crackenthorpe. Pour la seconde partie, elle va donc devoir se trouver une jeune femme qui puisse l'aider, sans craindre le danger - pour avoir réussi un meurtre aussi audacieux, le criminel ne doit pas être sous-estimé. Etonnante personnalité que celle de Lucie Eleyesberrow : dotée de nombreux talents, elle préfère est une intendante intérimaire, afin de conserver sa liberté et de gagner largement sa vie. Elle se montre sur le terrain aussi efficace dans son métier que dans son enquête, et ce n'est pas peu dire.

 

Mais dans quelle famille est-elle tombée ! Mis à part le tout jeune Alexander, que la mort de son père, et l'immaturité de son père ont fait mûrir plus tôt que prévi, et Emma, qui se sacrifie au bien-être de son père, aucun Crackenthorp n'est sympathique. Ce n'est pas l'amour qui les unit, mais la haine qui les réunit, au point que les décès successifs n'affectent guère les survivants. Dans cette maison, le temps n'a pas de prises. Il semble s'être arrêté après la guerre pour certains, et même bien avant pour le propriétaire des lieux, qui mascère dans sa rancoeur. Chacun semble enveloppé d'un faisceau de brumes, le tueur en série (un concept qui n'a pas été inventé par nos modernes romanciers) a toute latitude pour poursuivre ses funestes oeuvres. Heureusement, je tiens à vous rassurer : le courage de Lucie Eleyesberrow et celui de Miss Marple, réunie pour un dénouement ô combien théâtral, mettront fin à ses oeuvres.

 

Venez  lire les autres billets des participants : link

 

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