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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 19:17

nostalgie.jpgédition Les deux encres - 228 pages.

 

Merci  à Vincent du site Les agents littéraires et aux éditions Les deux encres pour ce partenariat.

 

Quatrième de couverture :

 

Lorsqu’un corps sans vie est retrouvé à Rouen, au pied du pont Flaubert, le commandant de police Marius Korda est persuadé d’une chose : il a déjà croisé la victime lorsqu’il était en compagnie de son meilleur ami, Hippolyte Delyon. Alors que l’enquête n’en est qu’à ses balbutiements, un nouveau meurtre est commis et les deux amis se rendent compte que le passé des victimes est lié au leur.

Peu à l’aise dans cette affaire, Marius n’hésite pas à mandater Hippolyte pour mener des investigations non officielles. Mais le résultat de ces dernières pose un véritable problème : celui par qui les crimes sont perpétrés semble être la première victime de cette série de meurtres…

Challenge-Douce-France-bis-copie

Challenge douce France par Evy


 Challenge psyQuatrième participation au Challenge Psy organisé par Métaphore.

 

 

 

 

 

 

Mon avis :

 

L'action se passe en Normandie, et cette localisation m'a suffi pour me donner envie de découvrir ce livre. L'auteur décrit avec justesse ma région et les gens qui y vivent, sans enjoliver ou noircir la réalité. Il faut de tout pour faire un monde, et la Normandie des villes ne ressemble pas à la Normandie des champs, celle de ses petits villages où tout le monde se connaît et où les vaches sont plus nombreuses parfois, que les habitants. Je referme ma parenthèse normande. 

Le mot qui me vient à l'esprit pour qualifier ce livre est "originalité". Là, subitement, vous vous reculez et vous dites : "mais que signifie ce mot appliqué à un livre ? Il ne veut rien dire ! " Il faut juste l'expliquer.

L'originalité se trouve dans le style, dans la manière très particulière dont le texte respire. Le texte revient souvent à la ligne et impose ainsi, par sa manière de dire, une autre manière de lire, entre phrases longues et phrases courtes, sans jamais maltraiter la grammaire. Bref, un soin de la diction peu fréquent dans les romans policiers.

Mais est-ce réellement un roman policier ? Nous avons certes des meurtres, une enquête, des suspects, un mobile, un rapport d'autopsie (indispensable !) pourtant le policier ne prend jamais le pas sur le roman. Nostalgie quand tu nous tues est avant tout l'histoire d'une amitié entre deux héros, Marius et Hippolyte, aussi différents et attachants l'un que l'autre.

Marius est policier, Hippolyte est écrivain (je le considère comme tel même si, au début de l'intrigue, il n'a pas encore été publié), ils ont chacun une blessure, connue de l'autre, mais dissimulée aux plus grands nombres. A quoi bon se confier à ceux qui ne vous sont rien, ou pas grand chose ?

A leur solide amitié s'oppose ce besoin de retrouver d'anciens camarades de lycée (j'ai immédiatement pensé à un site bien connu). J'ai la faiblesse de penser que, mis à part quelques cas très précis, retrouver ses "camarades" de l'époque n'est pas fortement intéressant, puisque l'on garde contact avec les personnes auxquelles on tient réellement. J'en ai des preuves autour de moi, et je suis contente que l'auteur illustre les désillusions qui suivent ses retrouvailles forcées. On se rend compte, le plus souvent, que l'on n'a pas grand chose à se dire, on se rend compte qu'on a idéalisé la personne ou, pire, que l'on s'est trompé sur elle. On peut se dire aussi que l'on ne se souvient strictement pas de cette personne et que l'on n'a pas envie de la revoir. Mais là, virtuellement, quel est le danger "d'accepter" cette amitié ?

Et bien, il est très grand, pour les anciens condisciples de Marius et d'Antoine qui tombent, les uns après les autres, et Antoine, le premier mort, semble être le dénominateur commun. Même sa psy devient à son tour victime (de lui ?) alors que la thérapie paraît être un échec. Où est le mobile ? Dans le passé ? Dans le présent ? Ou dans un passé trop présent ?

J'espère retrouver Marius et Hippolyte dans une autre enquête.


 

Ma note : 4/5.

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 00:22

Brest.jpgédition Points - 156 pages

 

Mon résumé :

 

Alban est un agent de sécurité intermittent, mais surtout un fan de rock. Il devient le manager d'un groupe de rock plutôt déjanté, Dj Brest and Co. Pourquoi les cadavres commencent-ils à abonder autour de ce groupe et du Larsen, le bar qui leur sert de QG ?

 

 

Mon avis :

 

Je ne connaissais pas l'auteur, je connaissais encore moins ce livre, et le festival Rue aux livres a été l'occasion de cette belle découverte.


Last exit to Brest est un premier roman. Il est surtout un excellent roman noir, au style particulièrement inventif. Le narrateur est un anti-héros bourré d'humour, et je ne me sens pas suffisamment en veine pour rivaliser avec lui tant il est inimitable. C'est qu'il les aime, ses musicos, tous plus cabossés par la vie les uns que les autres, et tous plus attachants aussi, avec leurs complexes, leurs ratages, leurs plaies et leurs bosses. Lui-même n'est pas en reste, et s'il ne fait pas mystère de son homosexualité - la manière dont il la révèle ne manque pas d'humour - il ne l'exhibe pas pour autant. Il vit (enfin !) une histoire d'amour avec un jeune pianiste de jazz et espère s'installer avec lui quand ce dernier est brutalement assassiné.

 

Le venger ? Non, pas vraiment. Comprendre, oui, et survivre, surtout que Gilbert n'est que le premier à mourir. Alban et les membres du groupe Dj Brest and co se trouvent mêlés bien malgré eux à une affaire qui les dépasse, leurs adversaires n'ayant strictement aucun scrupule. Pourtant, même si ses crimes sont sanglants, jamais le récit ne sombre dans la complaisance. Ne vous ai-je pas déjà dit que le récit était très maîtrisé ?


A la fin de chaque chapitre, nous avons des articles de journaux qui nous mettent au courant des faits divers locaux. Un braquage qui tourne mal - pas pour les braqueurs mais pour l'agent de sécurité qui a eu la mauvaise idée de faire son travail. Un accident de voitures qui laisse deux morts et deux blessés qui quittent l'hôpital - traumatisme de l'accident. Des meurtres mêmes. Ses articles tissent peu à peu des liens avec le récit d'Alban, sans créer de lourdeur ou de redites inutiles. Tout aura sens, voire même double sens, comme le dénouement.

 

N'hésitez pas : même si vous ne connaissez pas Brest, même si vous n'aimez pas le rock, lisez ce premier roman qui tient toutes ses promesses et fait confiance à l'intelligence de son lecteur. 

 

Defi-PR-4Défi premier roman chez Anne

challenge-Des-notes-et-des-mots-2défi des mots des notes par Anne

  hermine2Challenge Tro Breizh organisé par Pascale.

 



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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 09:47

Lassassinat-du-roi-arthur.jpgmerci à Jeneen pour ce livre voyageur très sympathique.

 

Mon résumé :

 

Janet Bee,  une jeune médiéviste de talent, a disparu. Passionnée par le roi Arthur, elle recherchait sa tombe, et était certain de l'avoir retrouvée. Elle avait cependant gardé secrets les indices et les preuves qui l'avaient menée jusque là : la retrouver sera donc bien plus difficile.

 

Mon avis :

 

Vous allez rire (ou pas) mais en lisant ce livre sur le roi Arthur, j'ai repensé à la bluette de Meg Cabot Avalon High qui elle aussi reprenait à la sauce moderne le mythe du roi Arthur. Fort heureusement pour mon plaisir de lectrice, le roman de JB Livingstone, alias Christian Jacq lui est bien supérieur, ne serait-ce que par le style, très british, qui rend ce livre aussi agréable à lire qu'un roman d'Agatha Christie. 

 

Bien sûr, comme je connais relativement bien le mythe du roi Arthur (ayant lu, en ancien français, tous les romans de Chrétien de Troyes et Merlin de Robert de Boron), je n'avais aucun doute sur l'identité du tueur, encore moins sur celles des "innocents", et je suis ravie que l'auteur ait respecté à la lettre la légende, tout en nous utilisant des méthodes proches de celles d'Hercule Poirot. 

 

Nous sommes à une époque contemporaine mais en même temps, nous sommes transportés dans une bulle hors du temps. Si Mordred et Viviane sont parfaitement intégrés au monde moderne, ainsi que Merlin, le décalage de Lancelot, Perceval ou encore Guenièvre est patent. A leur décharge, les enquêteurs qui se chargent de l'affaire ne sont pas mal non plus - et leurs noms sont aussi tout un programme, comme celui de Scott Marlowe, superintendant un peu dépassé par les événements. Quant à Higgins, il est délicieusement désuet, et je ne vous parle même pas de Trafalgar, un charmant personnage lui aussi qui plairait beaucoup à Nunzi et Koala. 

 

Reste le roi Arthur. Comme dans les romans de Chrétien de Troyes, il est le centre de l'intrigue bien qu'il ne soit pas physiquement présent. Il est si souvent question de lui, de ses qualités, de ses actions qu'il est très facile de se le représenter, bien plus que Mordred son frère, ou même que Merlin. Même pour quelqu'un qui, comme Marlowe, ne croit pas aux vieilles légendes, tout ce qui a été mis en place est suffisamment fort et cohérent pour qu'Higgins puisse aller jusqu'au bout de son enquête - le passé et le présent se rejoignent pour confondre le coupable.

 

J'ai lu que les romans de JB Livingstone alias Christian Jacq étaient en cours de réédition. Chouette.

 

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 21:43

9782213615776.jpgédition Fayard - 468 pages

 

Mon résumé :

 

Nico est commissaire au quai des Orfèvres. Alors qu'il est obligé de consulter une charmante gastro-entérologue à cause de ses douleurs persistantes, un tueur en série s'acharne sur des jeunes femmes qui viennent tout juste de tomber enceintes. Comment le sait-il ? Pourquoi choisit-il ces femmes, qui se ressemblent toutes ? L'enquête ne fait que commencer.

 

Mon avis :

 

J'ai acquis ce livre au salon du livre du Mans et j'ai eu très envie, en dépit de mes obligations, de le lire rapidemen. Si rapidement signifie le terminer quatre mois plus tard, alors, oui, j'ai été rapide (applaudissements personnels).


Je dois dire que je n'ai pas été déçue par cette lecture, bien que j'ai de plus en plus de mal avec les thrillers sanglants (l'auteure n'y est strictement pour rien, je change, c'est tout). Nous sommes très souvent dans la tête du tueur, et ses pensées, ses actes, minutieusement décrits, sont toujours insoutenables.

 

Le mot qui me vient à l'esprit pour définir le roman de Frédérique Molay est rigueur. La construction des sept parties (comme les sept jours pendant lesquels le tueur sévira), la multiplication des fausses pistes, la description du célèbre Quai des Orfèvres et surtout de son mode de fonctionnement sont rigoureusement menés. Les policiers se portent d'ailleurs très bien, ils sont sur les dents, sur les charbons ardents, débordés en permanence. Je ne vous parle même pas de leur vie privée (quand ils parviennent à en avoir une). Les clichés sont présents, et l'auteure joue avec eux, pour mieux brouiller les pistes : le suspens est très bien construit.

 

L'auteure m'a dit, lors du salon du livre, qu'une suite allait voir le jour. Il est évident que je la lirai.

 

Challenge Thriller

Ma sixième participation au Challenge Thriller organisé par Cynthia

 

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 17:42

polars.pourpres.net.jpgédition du Palémon - 297 pages

 

Quatrième de couverture :

 

Un corps a été découvert par deux enfants dans un square désert à la périphérie de Saint-Nazaire, s'il ne s'agissait du cadavre du juge Ménaudoux, l'affaire serait vivement classée : crime de rôdeur. Mais c'est bien celui que les médias avaient surnommé "le petit juge" qui est mort.

La personnalité de la victime et les circonstances de sa mort rendent l'affaire brûlante. La Chancellerie veut en avoir le coeur net : Ménaudoux a-t-il été assassiné ?

Si oui, par qui, pourquoi ?

Mary Lester est chargée de se pencher sur cette affaire trouble, bien plus trouble qu'on ne le pourrait croire.

 

Mon avis :

 

Ce tome est sans doute une des affaires les plus complexes que Mary Lester ait eu à débrouiller. Il faut dire que son arrivée à Saint-Nazaire froisse les susceptibilités des policiers chargés de l'enquête. Que pourra bien trouver cette lieutenant de police , qui n'a pas leur expérience, alors qu'eux ont conclu à un crime de rôdeur ? Jean Failler en profite pour fustiger le fonctionnaire dans toute sa splendeur  :arrivé à huit heures, départ à dix-huit heures, rien ne doit perturber le train-train du commissaire divisionnaire, et surtout pas une enquête. Cherchez l'erreur. De manière encore plus contestable, le commissaire divisionnaire indique qui peut être interrogé (le tout venant, petit commerçant, petit personnel) et qui ne doit surtout pas être dérangé, se faisant ainsi, presque malgré lui, l'un des rouages de cette justice à deux vitesses qui ne cessent d'être dénoncées.

 

La mort du juge ne chagrine personne, si ce n'est sa femme. Le soucis est que cet homme s'était forgé une sacré réputation de laxisme (à ne pas confondre avec la clémence) : autant dire qu'il avait plus d'ennemis que son chien n'a eu de puces sur son dos sa vie durante et que les indices sont très minces. Ils le sont tellement qu'il faut le sens de la déduction de Mary Lester pour les trouver et pour les relier les uns aux autres. Les autres policiers étaient bien embarrassés, certes, surtout quand la femme du juge (aussi aimée et estimée que son mari) a reçu des menaces. Néanmoins, une bonne affaire reste une affaire classée et Mary Lester devra ravaler sa fierté, s'appuyer sur ses alliés et combattre une bureaucratie galopante pour épingler les coupables.

 

 

En bref, je ne suis pas déçue par cette nouvelle enquête de Mary Lester.


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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 14:48

Plaieédition Points - 284 pages

 

Quatrième de couverture :

 

En Ouganda, où sévit la "maladie du sommeil", l'ONG Guérir sans frontières perd contact avec l'un de ses médecins. Envoyé sur place, le docteur Abraham Van Tang le recherche en vain. C'est alors qu'une cargaison de médicaments disparaît, dans une région où la population vit terrorisée par une armée d'enfants-soldats. Van Tang va devoir s'y rendre et se confronter à une terrible violence.

 

Mon avis :

 

Premier roman lu dans le cadre du RAT il est le dernier roman que je chronique officiellement de cette journée de lecture : j'ai gardé le meilleur pour la fin.

J'ai coutume de dire que tout sujet peut être traité, même le plus sordide du moment que l'auteur a le talent nécessaire pour en venir à boit. La quatrième plaie est l'illustration parfaite de cette affirmation, encore que le mot "talent" me semble bien faible pour exprimer la finesse rigoureuse avec laquelle Patrick Bard parle des enfants-soldats, du SIDA, de la maladie du sommeil, trois maux qui ravagent le continent africain, dans une indifférence quasi-générale. Sa prose fait l'effet d'un coup de poing.

 

Vous l'aurez compris, pas de personnages tièdes dans cette oeuvre, si ce n'est peut-être Gilles, l'archétype du cadre et du père de famille modèle (mariée à une fonctionnaire, deux enfants), absolument pas préparé à ce qu'il va vivre. Abe, Jo, Moses sont d'une trempe hors du commun. Ces battants sont capables de faire face au pire - et le pire a des visages multiples. Le surmonter ? Je n'irai pas si loin. Le regarder droit dans les yeux en tout cas. Ses changements de narration sont précieux, car ils nous permettent de connaître leurs sentiments, leurs sensations, sans complaisance et sans mièvrerie. Pas question de s'attarder sur ses états d'âme, il faut agir, toujours.

 

Roman policier ? Oui, mais il brise les conventions du genre, permettant ainsi à la Quatrième plaie de toucher un large public et, je l'espère, de plaire à tous les réfractaires du genre.Plus qu'un livre, un véritable coup de coeur.

 

Je conclus ce billet comme ce livre se conclut, et comme le souhaitait l'héroïne du livre : avec une musique joyeuse :

 


 

challenge-abc2012

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 12:22

Aprodite.jpgQuatrième de couverture :

 

Vent de panique sur Rome : plusieurs enfants de la haute société ont été enlevés et les prétoriens qui mènent l'enquête, incapables de les retrouver, sont ridiculisés. Leur chef Kaeso se soit confier, en guise de mortification, la surveillance d'un grand banquet chez Claude, l'oncle de Caligula.

Cette mission dérisoire change de dimension lorsque l'on retrouve trois cadavres chez le futur empereur, et que l'on constate une profanation : une statuette d'Aphrodite, joyau de sa collection, a disparu.

 

Circonstances de lecture :

 

Livre lu avec Lucas et Koala, deux chatons pour une fois assez calmes. Nunzi joue avec mon écharpe. Moi aussi, comme Kaeso, j'ai mes félins domestiques ! Sauf que IO, même après une bonne bagarre, ne se retrouve pas avec deux abcès.

 

Mon avis :

 

Je retrouve avec plaisir les personnages que j'ai aimés dans Les mystères de Pompéï et Meurtres sur le Palatin.


En revanche, et même si j'ai passé un moment très agréable en leur compagnie, je ne peux pas dire que j'ai senti une progression entre ce volume et le précédent. Kaeso et Concordia jouent toujours au chat et à la souris, Appolonius et Ludius sont toujours à mes yeux les personnages les plus attachants de cette histoire et l'oracle d'Appolon a bien de la chance d'avoir un esclave qui est bien plus que cela : une image vivante du dévouement et de l'abnégation. Que les autres en prennent de la graine. Io est toujours aussi... imprévisible, et j'ai bien aimé le court moment que nous passons dans sa tête, alors de sa rencontre avec Pyralis. Dommage qu'il ait été aussi bref. 


Dans cette intrigue, nous cotoyons à la fois le sommet de la société romaine, mais aussi ses cloaques immondes - sachant que les mentalités des uns ne sont parfois pas très différentes des mentalités des autres. Les intrigues policières sont bien menées et offrent un éventail varié de ce que le polar historique peut offrir (enlèvement vol, trafic en tout genre, meurtre, un soupçon de corruption). Mais plus qu'un roman policier, l'Aphrodite profanée est un roman d'amour contrarié. Comme dans une tragédie racinienne, chacun est amoureux d'une personne qui en aime une autre. L'amour peut conduire très loin, et, dans le meilleur des cas, il se sublime en voulant à toute force que l'objet du désir soit heureux, même si c'est avec un(e) autre.

 

Bien sûr, je ne revèlerai pas le dénouement. Je dirai simplement qu'il laisse la porte ouverte à un quatrième tome, bien que je ne crois pas que son écriture soit à l'ordre du jour.

 

J'inscris ce livre au défi de la Rome antique

Rome

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 21:42

crimeédition Le livre de poche - 381 pages

 

Mon résumé :

 

Un allumeur de réverbère zig-zague dans la rue Bleue du quartier de La belle de mai. Sa démarche chaloupée est due au nombre de verre qu'il a dû ingurgité afin de prendre soin de son foie (ou de ce qu'il en reste). Mais là, pour la première fois, il marchera droit : il a trouvé un cadavre, sans tête et sans main. De quoi vous rendre fou à lier. 

 

Mon avis :

 

Le début du roman est fracassant. C'est avec une verve proche de Marcel Pagnol que Jean Contrucci nous fait découvrir ce personnage atypique et ce quartier de Marseille, à la Belle époque.


Le roman est facile à lire, grâce à cet humour qui sous-tend l'intrigue, jusque dans l'épilogue. La lecture des titres de chapitre annonce à elle seule la couleur du récit, et Dieu seul sait que Raoul Signoret, journaliste de son état au Petit Provençal, en verra des vertes et des très mûres au cours de son enquête. Son oncle Eugène, le chef de la sûreté, l'aide, sans exagération : il ne faut pas non plus qu'il soit accusé de favoritisme sous prétexte d'aider son neveu favori, presque un fils !

 

Si Eugène est une figure tutélaire et bienveillante - reconnaissons que Raoul, dans ce roman, ne sera qu'une fois en danger, et ce danger, si grave fût-il, n'a strictement aucun rapport avec l'enquête - il n'est pas la seule dans ce roman, et c'est avec émotion que Raoul retrouve son ancien maître d'école, Félix Garbiers, un modèle de dévouement. Ne donne-t-il pas des cours à une jeune ouvrière, Gilda Del Vesco, qu'il essaie tant bien que mal de remettre dans le droit chemin ? En effet, les tentations sont grandes, pour les jeunes ouvrières, et les gandins qui leur font miroiter monts et merveilles ne les conduiront pas à la mairie, ils les mettront plutôt sur le trottoir, comme Angèle, dans Un de Baumugnes de Jean Giono.

 

Le "double crime" du titre s'entend alors de plusieurs manières. Le crime affreux, d'une part, la privation d'identité, mais aussi les agissements du milieu, qui se sent comme chez lui dans ce quartier de la Belle de mai sont autant d'explications, sans oublier l'hommage à la célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe. Jean Contrucci réussit le tour de force d'écrire un roman policier historique enlevé, distrayant, tout en montrant sans fards une période historique qui n'avait de "belle" que le nom. Le racisme, l'antisémistime, la violence gangrenaient déjà la société française. Je ne vous parlerai pas non plus de la condition ouvrière dans le roman, Jean Contrucci le fait très bien.

 

"Les nouveaux mystères de Marseille" - encore une référence à la littérature du XIXe siècle - est une série policière que je suis ravie d'avoir découvert au cours du RAT. Je lirai certainement d'autres volumes, le tout est de trouver le temps pour cela.


challenge-abc2012

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 05:23

hermine2édition Du Paléron - 296 pages.

 

Circonstance de lecture :

 

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas réveillée à deux heures du matin. Sachant que je ne me rendormirai pas - la preuve, je suis devant mon ordinateur - j'ai pris un livre et l'ai lu en son entier. Corriger des copies la nuit, très peu pour moi, cela me rappelerait de mauvais souvenirs.

 

Mon résumé :

 

Mary Lester a claqué la porte de la police et dans cet opus, elle n'imagine pas encore qu'elle réintégrera la grande maison. Elle a le temps de voir venir mais son sens de la justice et sa capacité à s'investir dans une mission sont toujours intacts. Aussi, quand Hervé Coppeau, déjà bien amoché à la suite d'un grave accident de voiture, vient lui demander de prouver l'innocence de sa soeur, accusée d'un crime sanglant,  elle n'hésite pas très longtemps à lui venir en aide.

 

Mon avis :

 

Paradoxe : alors que cette enquête porte le nom des Duchien, c'est à un chat que Mary Lester confie la garde de son foyer. Au vue des résultats, elle n'a pas tort. Le capitaine Mercadier peine encore à se remettre de cette rencontre inopinée. Les Duchien en question (ceux qui ont rédigé le testament Fernand et Marie, modiste réputée) étaient de leurs vivants des personnes fort sympathiques, au grand sens de l'équité. Ils seraient les premiers catastrophés par les conséquences de leur testament.


En effet, le meurtre atroce de Louise Duchien et l'agression subie par son mari Jean apparaissent comme les suites logiques d'une succession qui ne parvient pas à se régler - à cause des deux personnes nommées ci-dessus. Régler une succession, ce n'est pas rien, surtout quand une quinzaine de personnes sont couchées sur le testament. Tout aurait pu être simple si les Duchien héritiers n'avaient été si âpres au gain. A cette occasion, je placerai bien quelques blagues sur l'économie des Léonards et l'avarice des Bigoudins (je vous laisse deviner de quel pays breton est native la personne qui me les a comptées) mais la situation est trop grave pour plaisanter. 

 

D'abord, la gendarmerie en prend plein la figure. Pressé de tenir un coupable (une agression sur personnages âgées, même insupportable, fait tache dans le paysage), l'adjudant-chef Mercier se frotte les mains d'avoir incarcéré rapidement la coupable. Un mobile, une arme du crime, pas d'alibi, il n'en fallait pas plus pour réjouir l'enquêteur (du dimanche ?) et faire gonfler ses statistiques. Pour certaines âmes simples et manipulables, la gendarmerie a toujours raison, la présomption d'innocence n'existe pas, et voilà Herveline Coppeau condamnée à attendre son procès, laissant les braves gens (ceux qui se proclament tels) dormir en paix.

 

Mary Lester enquête, encore et toujours ai-je envie de dire, sans autre soutien que celui apporté par une ancienne connaissance (Leblanc, rencontré lors de l'affaire du Manoir écarlate), par la naïve honnêteté des Coppeau - autant dire que les deux  forment un mélange explosif pour qui voudraient leur faire porter le chapeau - et par la franchise d'une partie des membres de la famille Duchien. Tous ne sont pas comme les malheureuses victimes, Louise et Jean, tous ne cherchent pas à semer la discorde partout où ils passent, et certains membres de cette famille sont même éminemment sympathiques. Leur différence ? Leur indépendance, sans doute, qui est aussi celle des Coppeau : ils ont mené leur vie comme ils l'entendaient, sans se soucier de la sécurité de l'emploi, et sans rechercher le gain à tout prix. Au final, il est rare que Mary Lester n'enquête sur un crime sordide, qui prend naissance dans ce qui devrait être le dernier ilôt de sécurité : la famille.

 

Bien sûr, je connais déjà la réponse à cette dix-neuvième enquête (il est tout de même rare qu'un roman policier ne se conclut pas sans que l'identité du coupable ne soit révélé) et je sais que Mary Lester redeviendra capitaine de la police (sans être mutée à Sarcelles). Il me reste à trouver les tomes 20 et 22 pour compléter quelques lacunes dans ma connaissance du parcours personnel du capitaine Lester.



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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 19:29

Faute.jpgédition du Paléron - 114 pages.

 

Mon résumé :

 

Un vieil ouvrier typographe, à la retraite depuis une vingtaine d'années, est retrouvé sauvagement assassiné chez lui. Il avait deux amours dans la vie : ses chats et la langue française. Qui a bien pu vouloir le tuer ? Mary Lester enquête.

 

Circonstance de lecture :

 

Impossible de mettre la main sur le tome 2 du Renard des mers. Du coup, j'ai lu ce roman-ci, fort court.

 

Mon avis :

 

C'est sans doute parce que le précédent roman était particulièrement étoffé et se déroulait dans le milieu de la pèche que celui-ci est bref et se déroule dans le milieu des gens de lettres. Jean Failler, comme dans Le manoir écarlate, n'est pas particulièrement tendre avec eux.  L'exemple le plus frappant est sans doute ce Lammé-Bourret qui donne son nom au roman et autorise un jeu de mots avec le titre d'un roman célèbre d'Emile Zola. Je qualifierai presque ce personnage de caricature s'il ne ressemblait à certains écrivains contemporains imbus de leurs personnes et particulièrement illisibles. Morceaux choisis :

"On se plaint de la désaffection pour la lecture, mais si on n'avait plus que du Lammé-Bouret à lire, moi aussi je passerais plus de temps devant le petit écran ! "


Le cher homme est pourtant membre de l'académie française, que dis-je, il est nobélisable, et avoir un français prix Nobel de littérature ferait un bien fou à la culture française (ne nous plaignions pas. De mémoire, nous avons Gide, Mauriac, Anatole France, Sully Prudhomme, Frédéric Mistral, Sartre (qui l'a refusé), Camus, Le Clézio, Romain Rolland (et j'en oublie), nous n'avons pas à nous plaindre. Cette nobélisation est pourtant au coeur de l'intrigue puisque le dernier manuscrit de ce prestigieux écrivain a disparu. Mobile du crime ? Sans doute.


Comme de coutume, Mary Lester a du mal à enquêter. D'abord, parce qu'il ne semble y avoir strictement rien à dire sur la victime, qui menait une vie paisible, réglée comme du papier d'imprimerie. Ensuite parce que les voisins n'ont rien vu - qui pouvait imaginer qu'un crime allait se produire ? Enfin, il est certaines personnes qu'il ne faut pas déranger. Les notables. Ce n'est pas nouveau. Les nobélisables. Ce n'est pas leur faute si un ouvrier octogénaire était meilleur correcteur que les meilleurs logiciels. Ne pas déranger, donc, mon petit. Cette dernière formule a le don d'exaspérer Mary Lester, sauf si elle est prononcée par Fortin, l'homme aux cinq cents mots de vocabulaire). Elle agit comme une allumette sur une mèche et produit les mêmes conséquences. C'est le commissaire Fabien qui va être content.


Billet rédigé en compagnie de Rio-bien-malade.  

hermine2

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