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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 10:40

Secret.jpg

 

Titre : Le secret de l'abbaye.

Auteur : Brigitte Aubert.

Éditeur : 10/18.

Nombre de pages : 406.

 

Quatrième de couverture :

 

Louis Denfert, dynamique reporter au petit éclaireur, est toujours sur la brèche, à la recherche d'un scoop palpitant. La découvert du corps mutilé de nouveau-nés siamois dans les sous-sols d'une clinique parisienne le scandalise et le lance sur une nouvelle affaire, plus glaçante que jamais. Son unique piste : l'Homme Gris, entrevu dans l'ascenseur de l'hôpital... Accompagné de sa fiancée, la ravissante comédienne Camille De Saens, et aidé de ses inséparables acolytes, le rugueux Emile,ex-sergent et champion de boxe, et le délicat Albert, brillant médecin légiste, Denfert mène l'enquête, de sordides cités de chiffonniers parisiens aux fastes de Cannes et de la Côte d'Azur, et jusqu'à la mystérieuse île de Saint-Honorat, au coeur d'une abbaye millénaire. Ils croiseront la route des personnalités les plus illustres du siècle finissant, mais aussi de redoutables monstres.

 

Mon avis :

 

Je commence chaque livre en redoutant d'être déçue, et je le termine en me disant : "vivement la suite !".

 

Louis Denfert n'est vraiment pas chanceux. Il faut toujours que sa route croise celles de cadavres. Nous avions déjà franchi un degré dans l'horreur, avec la mort des jeunes bergers dans Projections macabres, nous descendons un peu plus dans le sadisme avec des expériences scientifiques effectuées sur des nouveaux-nés siamois, expériences effectuées de leur vivant.

 

Curieusement, il faudra vraiment que Louis motive ses amis pour qu'ils se lancent avec lui sur la piste du tueur. En effet, Emile juge normale leur élimination , pour leur éviter une vie de souffrance, et Albert pencherait plutôt vers des tentatives de séparations qui auraient échoué. Même l'opinion public ne s'émeut guère. Ah ! si cela avait été des nourrissons "normaux".... Louis repense sans arrêt, tel un leitmotiv entêtant, aux circonstances de son propre abandon. Le sort funeste qui lui a été évité grâce au capitaine Denfert le pousse à rendre justice à ses jeunes morts.

 

Parfois, les questions éthiques soulevées me semblaient presque anachroniques, même en ce 19e siècle finissant.  Les moines qui dénient toute humanité à Fonfon, le jeune trisomique, j'ai l'impression qu'ils pourraient participer à un concile  nommé "tous les êtres humains ont-ils une âme ?" Quant aux médecins qui s'arrogent un droit de vie et surtout de mort sur des "monstres", ils annoncent l'eugénisme et rappellent qu'il n'y a pas si longtemps, dans l'ex-Union soviétique, des expériences étaient menés sur des siamois (j'ai vu un documentaire à ce sujet, voici quelques années).

 

Le moins que je puisse dire est que les péripéties se succèdent à un rythme soutenu. J'aurai volontiers dit "infernal" si ce n'est que l'enquête mène Louis et ses amis, enfin gagnés à sa cause, au sein d'une confrérie millénaire, dont certains membres essaient de renouer avec un culte bien antérieur au christianisme. Les passages secrets et autres cachettes improbables n'ont plus de secrets pour Louis. Ses amis reconnaissent son don pour les trouver ... et pour les en sortir, il faudra plutôt compter sur des artistes tels que Reynaldo Hahn, ou un certain Marcel Proust, qu'il est amusant de retrouver en figure frileuse et téméraire.

 

Par contre, je tiens à vous préciser que sur certains sujets, Louis reste toujours aussi naïf : les preuves ont tendance à lui être soustraites systématiquement, bien qu'il prenne bien plus de précautions que dans ses précédentes enquêtes (Complot ? Complicité ? Le dénouement apporte des réponses si simples qu'il aura l'impression qu'elles lui crevaient les yeux). Camille a le don de se mettre en danger, ou d'être prise en otage, plongeant ainsi Louis dans un dilemme insoluble. Puis, s'il se félicite des conquêtes amoureuses d'Emile, il ne comprend toujours absolument pas pourquoi un homme peut sortir au petit matin de la chambre d'Albert....

 

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre. Je vous conseillerai simplement de ne pas le lire avant d'aller dormir...

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 15:26

Honneur.jpg

 

Titre :L’honneur de Sartine.

Auteur :Jean-François Parot.

Editeur :Jean-Claude Lattès.

Nombre de page : 488.

 

Quatrième de couverture :

 

1780. Alors qu’il affronte la colère du peuple au cimetière des Innocents où les cadavres débordent des maisons, Nicolas Le Floch est appelé pour enquêter sur la mort d’un ancien contrôleur général de la marin écrasé par le baldaquin de son lit.

Que dissimule cet accident domestique ? Quels secrets divisent la famille de Ravillois ? Qu’a-t-on dérobé dans la chambre du défunt ? Pourquoi de précieux vases chinois disparaissent-ils ? Que redoutent le roi, Necker et surtout Sartine pour s’intéresser autant à l’affaire ? Dans cet imbroglio, quels rôles jouent financiers, traitants et l’ennemi anglais ?

De Versailles aux Porcherons, de la basse-geôle aux hôtels particuliers du nouveau Paris, le commissaire des Lumières et ses amis, anciens et nouveaux, se mettront en chasse, affrontant les embûches d’un dangereux adversaire aux multiples apparences avant un dénouement surprenant. Face aux périls, aux cabales et aux menaces de défaveurs, cette neuvième enquête sera aussi l’occasion pour Nicolas Le Floch, acteur et témoin du siècle, d’un poignant retour sur lui-même.

 

Mon avis :

 

Après les tumultes du Noyé du grand canal, les première pages de L'honneur de Sartine laissent présager un drame intime, donc une intrigue beaucoup moins mouvementée.

 

Il n'en est rien. Derrière ce drame familial et sournois, se cache une affaire politique propre à ébranler la couronne et surtout, à détruire Sartine, le mentor de Nicolas, présentement marquis de Ranreuil. Leurs amitiés aura connu un bas fulgurant, suivi d'une réconciliation surprenante. ici, c'est un Sartine aux abois, faible, vulnérable, ne sachant plus à qui se fier que nous découvrons. Il met son âme à nu devant Nicolas, tant il est accablé par l'ampleur de sa disgrâce. Il illustre ainsi la versatilité de la Cour, dont Nicolas lui-même aura un exemple flagrant.

 

Jamais sans doute une intrigue n'aura autant mis la vie de notre héros en danger. Jamais ses amis eux-mêmes n'auront autant souffert - physiquement et moralement - au cours de l'enquête. S'en prendre aux siens pour le réduire au silence montre à quel point ses adversaires ne connaissent pas le commissaire au Châtelet.

 

Vingt ans déjà que Nicolas Le Floch est arrivé à Paris et résolvait L'énigme des Blancs-Manteaux, et il se livre à une véritable introspection. Il mesure le parcours qu'il a effectué, se souvient des enquêtes qu'il a résolues, de leur lot d'horreurs et de monstruosité. Loin du tapage de la cour, il reste indéfectiblement fidèle au souvenir du feu roi, et à ses filles. Il prend conscience qu son enfant est devenu un homme, et que le bonheur qu'il vit aujourd'hui ne se reproduira peut-être plus. Le bonheur n'est constitué que de moments fugaces.

 

L'honneur de Sartine est un excellent roman policier, rigoureusement construit, magnifiquement écrit, comme tous les romans précédents de Jean-François Parot. N'hésitez-plus : lisez-le.

 

challe11

 

 

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 14:26

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Titre : Le noyé du Grand Canal.

Auteur : Jean-François Parot.

Editeur : JC Lattès.

Nombre de pages : 452.

 

Quatrième de couverture :

 

1778 Dans l’attente de la naissance d’un héritier au trône, les critiques contre la reine s’exacerbent. Un bijou dérobé au bal de l’Opéra devient l’enjeu des cabales et des complots. Nicolas Le Floch se voit chargé de surveiller l’intriguant duc de Chartes, cousin du roi. Il participe à son côté au combat naval d’Ouessant, premier épisode de la guerre avec l’Angleterre. A son tour, des crimes signés d’indices provocants le jettent sur la piste d’un mystérieux assassin. Quels jeux ambigus pratiquent l’inspecteur Renard et son épouse, lingère de Marie-Antoinette ? Pourquoi le nom du comte de Provence, frère du roi, réapparaît-il avec tant d’insistance ? A la cour et à la ville, le détective des Lumières va traquer les coupables. Il y croisera l’indéchiffrable Restif de la Bretonne, le magnétiseur Mesmer et son baquet, le peintre Saint-Aubin et les chantres de la Chapelle royale. Il tentera d’expliquer les vols peu banals perpétrés au Grand Commun de Versailles par la lumière froide. Le commissaire du roi finira par démêler cette incroyable intrigue lors d’un ultime et inattendu rebondissement.

 

Mon avis :

 

Je retrouve pour la quatrième fois Nicolas Le Floch, marquis de Ranreuil, et son ami, l’inspecteur Bourdeau dans leur avant-dernière enquête en date. Nicolas reste tout aussi intègre, tout aussi fidèle dans ses amours et dans ses amitiés (bien que l’une ait été mis à mal dans Le cadavre anglais) mais il a mûri, il est devenu un peu plus tolérant non envers les criminels de tout bord, mais envers les petits défauts de ses proches, ce qui le rend plus humain. Vaste et complexe enquête que le commissaire doit résoudre. Plus le récit progresse, plus les requêtes des grands se multiplient. Publications interdites à saisir, chantage à faire cesser, vols et meurtres (parfois extrêmement sanglants) à élucider, complot contre de la reine à déjouer, voilà les tâches qui attendent notre commissaire. Rien ne fait reculer les adversaires de Nicolas, qui sont avant tout ceux du roi et de la reine et rien ne fait reculer non plus Nicolas, ni une tentative de meurtre miraculeusement déjouée, ni l’enlèvement d’une personne qui lui est chère, ni les blessures. En effet, ce n’est plus seulement dans les couloirs feutrés de Versailles ou dans les bruyantes rues de Paris que tout se joue, mais aussi sur la mer. Ce «morceau de bravoure» qu’est le chapitre II (Ouessant) donne au lecteur l’impression de se retrouver au beau milieu des combats navals, tout en gardant ce style si riche et si soigné, qui est le propre de Jean-François Parot. Le noyé du Grand Canal est un très bon roman policier historique.

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 15:27

Titre : La danse des illusions.

Auteur: Brigitte Aubert.

 

Danse.jpg

 

Editeur : 10/18.

Nombre de pages : 410.

   

Quatrième de couverture :

 

Lors de l’extraordinaire vague de froid qui s’abat sur Paris pendant l’hiver 1895, le jeune reporter Louis Denfert découvre le corps sans vie d’un petit ramoneur en bord de Seine. L’enfant n’a pas succombé à une mort naturelle et Louis apprend bientôt qu’une rumeur enfle dans les bas-fonds de la capitale : un homme en frac et en haut-de-forme, surnommé le Vicomte, rôderait dans Paris, attirant les enfants des rues à bord de son fiacre sous prétexte de leur montrer un fabuleux jouet optique… Tandis que les inventeurs de tout poil se livrent une bataille acharnée pour mettre au point le cinématographe, l’intrépide reporter se lance dans une traque sans merci, du Moulin-Rouge aux ors délabrés du carnaval de Venise, à la recherche d’une mystérieuse caméra et d’un pervers assoiffé de sang. Mais dans les brouillards méphitiques de la lagune, il s’avère plus insaisissable qu’un démon.

 

Mon avis :

 

Ce livre est la suite du miroir des ombres.  L'écriture est toujours aussi alerte, et fluide, les péripéties toujours aussi nombreux et mouvementés. Nous retrouvons le même genre de criminel, évanescent, fantomatique et inhumain. Ce successeur (mais ne serait-ce pas plutôt le même ?) ne sévit plus à Londres, mais à Paris et à Venise. Ses crimes sont d'autant plus sordides qu'ils exploitent la misère des plus fragiles : les enfants, livrés à eux-mêmes, et exploités de toutes les manières possibles. 

 

 La profession de Louis le fait passer sans transition (ou presque) de scènes poignantes (la mort du jeune ramoneur, la noyade de la jeune fleuriste) ou révoltantes (la visite des hospices) à des scènes mondaines et festives (le chapitre II) qui le mettent en relation avec les intellectuels et les artistes les plus connus du moment. Ces scènes ralentissent l'action à mon goût mais, avec le recul (j'ai terminé le livre il y a une semaine), je me dis qu'elles étaient sans doute nécessaires pour apporter de la légèreté à une intrigue particulièrement sordide.

 

J'ai été plus sensible à ces personnages de music-hall, physiquement différents, mais profondément humain que sont Champ' et Edmond. Celui-ci se montre un allié courageux et précieux, il n'hésite pas à accompagner Louis dans sa quête, à Venise. Quête du scoop d'abord :  même si le patron de Louis est très sympathique, il n'autorise pas ses reporters à quitter la rédaction pour un oui ou pour un non. Quête du portrait de l'assassin ensuite, dont le dessinateur est à Venise, justement. Quête de l'aventure, enfin, car Louis et ses amis sont davantage des aventuriers, ne craignant pas de mettre leur vie en danger que des enquêteurs chevronnés. La chance a une part importante dans leur histoire : Louis a un don certain pour découvrir des personnes fraîchement assassinées (et pour déguerpir très vite, afin de ne pas être accusé injustement). Leur débrouillardise aussi : il faut toute leur ingéniosité et la combinaisons de leurs qualités individuelles, pour sauver leur vie. Louis, Albert et Emile sont les trois hommes à abattre, sans sommation.

 

Le progrès se dispute avec l'obscurantisme. Au coeur de l'intrigue, toujours, l'invention du cinéma, et des interrogations : le progrès apporte-t-il une amélioration à la vie quotidienne ? Faut-il renoncer au progrès si des criminels le détournent de son utilisation ? Au milieu de cette course aux inventions, ce sont pourtant contre des croyances ancestrales que Louis et ses amis vont devoir lutter : la Lune, et surtout l'eau, l'un des quatre éléments, leur sont hostiles : Louis et ses amis manquent de se noyer à plusieurs reprises. Dans Projections macabres de Brigitte Aubert , le troisième volume, ils affronteront un autre élément : le feu.  

 

Objectif-copie-1challe11

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 15:28

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Titre : Projections macabres.

Auteur :Brigitte Aubert.

Editeur : 10/18.

Nombre de pages : 427

  

Quatrième de couverture :

 

  En mai 1897, un dramatique incendie ravage le hangar du Bazar de la Charité, qui réunissait pour une vente caritative la fine fleur de la bonne société parisienne. Parmi les invités se trouve Louis Denfert, le jeune et sémillant journaliste du Petit Eclaireur. Lorsqu’il découvre dans les décombres fumants le corps brûlé d’une jeune femme assassinée, son sang ne fait qu’un tour. Il ne tard pas à faire le lien avec une autre affaire sur laquelle il enquête au même moment. De Paris à Aix-les-Bains, dans le luxueux tourbillon cosmopolite de la station thermale la plus en vogue d’Europe, efficacement secondé par ses amis, Emile le boxeur, Albert le médecin légiste et Camille; l’infatigable reporter traque le tueur sanguinaire, qui, avec une discrétion et une sauvagerie redoutables, continue son œuvre macabre.

 

Mon avis :

 

J'ai retrouvé avec plaisir le jeune Louis Denfert et ses camarades dans cette troisième enquête imaginée par Brigitte Aubert. Ce troisième opus a les mêmes qualités que le premier, sans les lourdeurs du second (chapitres "mondains" qui ralentissent le bon déroulement de l'action).

 

Roman policier ET historique, il s'ouvre sur un événement mondain et tragique connu (enfin, par moi, qui ai lu un très grand nombre de biographie d'Elisabeth d'Autriche, plus connue sous le nom de Sissi) : l'incendie du bazar de la charité, dans lequel mourut Sophie d'Alençon, soeur cadette de l'impératrice. L'auteur rend de façon magistral la terreur et le sentiment d'urgence qu'ont dû vivre les participants. Lâcheté et héroïsme se sont côtoyés, elle n'en fait pas mystère, et c'est presque naturellement qu'un meurtre prend place au milieu de cet incendie. Dès lors, l'intrigue policière va se développer, avec aisance.

 

Louis Denfert, depuis Le miroir des ombres, a un peu perdu de sa naïveté. La chasse au scoop n'est plus un élément moteur, elle n'est que le prétexte qu'il donne à ses supérieurs pour pouvoir enquêter. Il s'intéresse toujours au progrès du cinématographe, et découvre surtout son usage dévoyé. Pas de voyage à l'étranger cette fois-ci, c'est la France rurale et ses crimes cachés ou ignorés que Louis Denfert explore. Il va ainsi découvrir des liens entre les crimes qu'il a découverts à Paris, et ceux commis dans les régions reculées. Ceux-ci sont d'autant plus effroyables qu'ils sont bien réels, et qu'ils ont donné lieu à l'arrestation du premier tueur en série français, par un juge Emile Fourquet, dont les méthodes n'ont rien à envier à nos modernes profileurs. L'art de Brigitte Aubert est de construire son intrigue, crédible, tout en y intégrant tous ses faits historiques, sans lourdeur, dans un style fluide et agréable à lire.

 

On pourra objecter que Louis Denfert et ses amis ont beaucoup de chance : ce n'est pas faux. Louis a un don "naturel" pour découvrir des cadavres qui demandaient à rester cacher, et à laisser échapper des criminels, qui eux, sont ravis de lui échapper. On pourra regretter une fin trop abrupte. Néanmoins, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette enquête, et j'espère qu'un quatrième tome est en cours d'écriture.

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 13:10

jour.jpgTitre : Le cinquième jour.

Auteur : Maud Tabachnik

Editeur : Le livre de poche.

Nombre de pages : 316.

 

Mon avis :

 

Le cinquième jour est le troisième roman que je lis de Maud tabachnik. Après L'empreinte du nain que j'ai beaucoup apprécié et Mauvais frère que j'ai moyennement aimé, je me demandais bien de quel côté de la balance pencherait ce livre.  

 

Je dois dire qu'il est époustouflant. Oublié, les défauts que je trouvais à Mauvais frère. Si dans ce roman nous connaissons également le coupable dès le début, en revanche nous pouvons voir à quel point il est difficile pour la police de le découvrir, et encore plus d'empêcher ses forfaits, tant il se montre abile et pour tout dire indétectable. Plus encore, la moitié du roman est raconté de son point de vue, en toute subjectivité, et en toute horreur. Moi qui rapprochais Maud Tabachnik de Tess Gerritssen, je dois dire que la française va beaucoup plus loin dans l'exploration de l'intellect du tueur.

 

Face à lui, Stan Levine, un policier aguerri, sûr de lui, trop sans doute. Il évolue dans un New York dont il a pu voir les changements année après année. Sa trop grande confiance en des méthodes qui ont fait leurs preuves, son sentiment presque palpable d'invunérabilité (du moins au début), sa manière de donner des ordres à ses subordonnées, qui ressemblent davantage à des coups de colère qu'aux directives données par un chef,  ne le rendent pas vraiment sympathique. C'est aussi ce qui rend sa confrontation avec le tueur si intéressante.

 

L'écriture du roman est extrêmement maîtrisé, précise et efficace. Je tiens à prévenir les âmes sensibles : aucun détail ne nous est épargné, pourtant je n'ai pas senti de complaisance dans le récit, juste un examen presque clinique des faits. Il est impossible de les lire sans frémir, surtout quand j'ai lu que l'auteur s'était en partie inspirée de faits réels.

 

Bref, le cinquième jour est un excellent roman policier, sanglant, au suspens sans faille. Je lirai sans doute la suite Ne vous retournez pas prochainement.

 

 

logo-maudVers le blog de Pimprenelle :  link

 

 

 

 

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 15:42

MaudTabachnikMauvaisfrre.jpgTitre : Mauvais frère.

Auteur :Maud Tabachnik.

Editeur : Le livre de poche.

Nombre de pages : 317

 

Quatrième de couverture :

 

D’emblée, l’enquête du lieutenant Goodman se révélait impossible. Le tueur pouvait violer et mutiler ses victimes ou se limiter à les scalper. Question d’inspiration… ses proies, il les préférait blondes, jeunes et paumées. Comme une de ses premières victimes, la nièce du maire de Boston.

Entre un supérieur black et antisémite qui veut sa peau, sa yiddish mamma qui ne veut pas le lâcher, la femme de sa vie qu’il vient de rencontrer et cette série de cimes sans indices ni mobiles, le plus célèbre flic de Boston, pour qui humour et élégance vont de pair, n’est prêt à affronter la pire des folies : elle qu’on ne soupçonne pas parce qu’"elle rôde trop près de soi. Pourtant, son vieil ami Archie qui adore philosopher l’a prévenu : « C’est parce que le monde tourne à l’envers, Sam, qu’il se casse la gueule.»

Un rythme à couper le souffle, des dialogues au cordeau : un thriller infernal de l’auteur du cinquième jour.

 

Mon avis :

 

Je suis très embarrassée pour rédiger mon avis sur ce livre, car après l'avoir terminé, j'ai ressenti comme un malaise, diffus.

 

Ce qui m'a le plus gêné est le racisme. Ce n'est pas qu'il en soit question dans un roman qui me pose problème. Ce qui me gène est que être raciste est le trait dominant du caractère du supérieur de Goodman, au point qu'il en vienne quasiment à saborder l'enquête pour satisfaire sa haine envers son subordonné. Peu crédible, donc.

 

Maud Tabachnik est une auteur française qui écrit à l'américaine. Soit. Il est vrai que ce livre est facile et rapide à lire, grâce à des chapitres courts et bien rythmés. Voilà pour les qualités, car ce roman imite aussi ce qu'il y a de pire dans la littérature américaine et surtout dans les feuilletons policiers diffusés par la télévision française à longueur de journée. J'aimerai ne plus voir ces tueurs qui surprennent leurs victimes juste au moment où la police relâche sa surveillance, ces flics qui rendent la justice eux-même, ses cadavres qui s'entassent sans susciter la moindre émotion, ni chez les proches, ni chez les enquêteurs.

 

En lisant ce livre, j'avais constamment à l'esprit Le Chirurgien de Tess Gerristen. Je ne saurai trancher si les points communs entre les deux intrigues sont volontaires. Comme dans le Chirurgien, l'auteur nous fait pénétrer dans la tête du tueur, en nous faisant lire des extraits de son journal. Sauf que là où Gerritssen nous montrait vraiment l'origine de ses pulsions et sa cruauté et campait un personnage effrayant, Tabachnik campe un personnage grotesque et pitoyable, dont la seule justification à ses crimes est le traditionnel "elles l'ont bien cherché" - un cliché de plus. Comme dans le Chirurgien, les tueurs sont deux, d'une manière totalement différente il est vrai. Comme dans le chirurgien, une victime survit et pourra aider les enquêteurs - un abîme sépare Catherine, qui doit sa survie à sa combativité et à sa prudence, d'Eva, pour laquelle le narrateur ne parvient même pas à susciter un peu d'empathie

.

Restent deux points essentiels : l'intrigue et les enquêteurs. Je mets au défit tout lecteur de ne pas découvrir l'identité du tueur bien avant le policier, qui, il faut bien le dire, passe parfois pour un benêt. Ce n'est pas de connaître son identité avant le policier qui me gène, c'est de le voir passer à côté de faits tellement évidents que cela en devient gênant pour moi. J'ai eu l'impression souvent, que l'inspecteur Goodman, qui a tellement de problème à régler, le pauvre, qu'il est quasiment obligé de traiter son enquête en dilettante. Pensez donc : il est doté d'une fiancée qui n'a pas froid aux yeux, il est riche et élégant, et en plus, il ne sait pas comment présenter sa fiancée goy à sa maman juive.

Après cela, je ne m'étonne pas que les indices lui passent sous le nez.. Bref, l'inspecteur Goodman manque cruellement de charisme, au point que j'avais dû relire la quatrième de couverture pour me souvenir de son nom.

 

Bref, si vous aimez les histoires de tueurs en série, je vous conseillerai plutôt les romans de James Patterson et de Tess Gerritsen.

 

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 16:30

Empreinte.jpgTitre : L’empreinte du nain.

Auteur : Maud Tabachnik.

Editeur : J’ai lu.

Nombre de pages : 414.

 

Quatrième de couverture :

 

Que se passe-t-il au Nouveau-Mexique et à Vladimir, troisième zone de Russie . Pourquoi les populations de ce régions tombent-elles soudain dans la violence ? Bo Smithsonian, agent du FBI, rendant visite à d’anciens amis du service, ne reconnaît pas dans ces fanatiques religieux, racistes et homophobes ceux qu’il a connus et appréciés. Inquiet, il appelle son équipe à la rescousse.

Pavel Sergueï-Ourtz, commissaire de police à Vladimir, est confronté à un phénomène brutal qui lui échappe. Et si le monde se trouvait à la veille d’une effrayante machination ?

 

Merci au forum Partage-Lecture, à Thot, aux modérateurs et aux éditions J’ai lu pour ce partenariat.

 

Mon avis :

 

Première réaction : l’examen de la couverture, énigmatique. Une main, visiblement masculine, une canne, une tige métallique dépassant de la manche. Il fait irrésistiblement pensé à un tueur à gage élégant, ou un chef de famille de la Mafia.

 

Deuxième constat : ce roman se lit très facilement. Les chapitres sont très courts, les paragraphes eux-mêmes sont brefs. Les dialogues sont nombreux, et font rapidement progresser l’action. Cette construction m’a irrésistiblement fait penser aux œuvres de James Patterson, car elle donne envie de progresser rapidement dans la lecture. De plus, le style employé est fluide, les explications scientifiques sont simplifiés à l’extrême, rien ne vient donc entraver la progression de la lecture.

 

Bien que l’intrigue prenne place dans quatre pays (Les Etats-Unis, la Russie, la France et l’Autriche), l’auteur concentre son récit dans les deux premiers pays, sans doute à cause de l’opposition historique entre ses deux  puissances. Ce qui a provoqué un sentiment de malaise en lisant la partie américaine est que ce qui y est décrit, à savoir la montée en puissance du racisme et le retour à des valeurs ultrareligieuses n’est pas si éloigné de la réalité. Tant d’obscurantisme me révoltait, j’avais parfois envie de secouer Ken (le prénom n’aurait pu être mieux choisi) ou Cathy afin qu’ils ouvrent les yeux sur les horreurs qu’ils proféraient ou commettaient. Leur indifférence ne faisait que renforcer la violence des actes commis, décrite avec une précision clinique.

En ce qui concernent les enquêteurs américains, j’avais parfois du mal à les distinguer, tant leurs noms me semblaient interchangeables et leurs caractéristiques assez flous. Je fais bien sûr une exception pour la charismatique Shar, à l’inquiétante étrangeté. La partie russe m’a moins posé de problèmes, parce que nous avons un enquêteur unique. A la différence de ses homologues américains, parfaitement formés et entraînés, Pavel est balloté par les événements, et se trouve réduit à l’impuissance.

 

Restent les ressorts de l’intrigue. Je les ai trouvés relativement simples. L’argent, le goût du pouvoir, et l’expérimentation scientifique auquel s’ajoute une crise économique sévère sont des ingrédients utilisés dès longtemps par les auteurs américains pour créer le chaos dans des dimensions planétaires. L’auteur de ce complot n’est pas à la hauteur de ses adversaires (Shar, notamment) car il est bien trop caricatural, ses motivations ne sont guères différentes de celles des grands psychopathes que j’ai croisés dans des thrillers américains de Tom Clancy.

 

Je reconnais néanmoins que c’est la première fois que je vois un thriller qui déploie son intrigue dans un espace aussi vaste écrit par une auteure française. Son roman ne démérite pas face à ses homologues américains.

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 20:50

l-ivresse-des-falaises-22303460.jpgTitre :  L'ivresse des falaises

Auteur :Philippe Huet.

Editeur : Rivages/Noir.

Nombre de pages : 345.

 

Quatrième de couverture :

 

Pourquoi les feux de la Saint-jean ont-ils un éclat inquiétant dans le pays de Caux ? Soupçonne-t-on ce qui se trame sur les plages de galets de Val-le-Bains ? La Madeville, près d'Evreux, n'est-elle pas, en effet, une ville de fous ? L'Aiguille Creuse n'est-elle pas hantée par un meurtrier ? Et quel cauchemar peut-on rencontrer dans les maisons du vieux Granville ?

 

Présentation de l'auteur :

 

Philippe Huet est né au Havre en 1945. Il a été rédacteur en chef adjoint au journal Paris-Normandie. Il est l’auteur d’une dizaine de romans. Il a reçu Le grand Prix de littérature policière en 1995 pour La main morte, publié aux éditions Albin Michel. Il a co-écrit des ouvrages avec sa femme, l’écrivain Elisabeth Coquart.

 

Mon avis :

 

La nouvelle est un genre littéraire peu représenté dans la production actuelle, la nouvelle policière l'est encore moins. Le seul recueil contemporain qui me vient à l'esprit est Coule la Seine de Fred Vargas. Pourtant, la nouvelle policière a connu son heure de gloire avec Sir Arthur Conan Doyle ou Maurice Leblanc.

L'ivresse des falaises est un recueil qui mérite d'être lu et connu. C'est parce que l'action se déroulait en Normandie que j'ai choisi ce livre. J'ai immédiatement lu une nouvelle, puis une autre, et encore une autre...

Le cadre de chaque nouvelle est un lieu normand différent.  L'auteur nous fait découvrir la côte normande (Etretat, Granville, Trouville), y compris pendant la morte saison, les terres (Routot), les villes (Evreux), et revisite les hauts lieux du Débarquement. Il s'autorise même un retour dans le passé, en montrant la vogue naissance des bains de mer. Philippe Huet connaît bien la Normandie et la décrit avec justesse, sans la flatter ni la dévaloriser.

Chaque intrigue est rondement menée, la chute est souvent saisissante ; enquêteurs, meurtriers ou (futures) victimes sont tour à tour les narrateurs d'une nouvelle. Narrateurs, mais pas héros : les personnages sont banals, quand ils ne sont pas des laissés-pour-compte. Leur point commun est que rien n'est remarquable chez eux - jusqu'à ce que le crime fasse irruption dans leur vie.

Une très belle découverte, grâce au Salon du livre de Rouen.

 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 22:53

enlèvement

 

Titre : L’enlèvement.

Auteur : Caroline Chabrol.

Editeur : éditions Le Manuscrit.

Nombre de pages : 173.

 

Quatrième de couverture :

 

Il y a un an, Léna a été victime d’un enlèvement. Droguée par ses ravisseurs, elle ne se souvient pas des derniers moments de s captivité. Depuis sa libération, elle s’est efforcée de reprendre le cours d’une vie normale dans son travail et auprès de son compagnon et de sa fille ; mais une lettre déposée à son cabinet de vétérinaire et une photographie reçue par mail lui font comprendre que le cauchemar n’est pas fini. Contrainte de fuir pour protéger les siens, elle se réfugiera en Italie, le pays de son père. Mais le maître-chanteur n’est pas prête à lâcher sa proie.

 

Merci à BOB et aux éditions Le manuscrit pour ce nouveau partenariat.

 

Mon avis :

 

J’adore les romans policiers, et, au risque de me répéter, j’adore découvrir de nouveaux auteurs. Ma déception a été très grande à la lecture de ce texte.

 

Je trouvais intéressant de voir l’évolution d’un personnage après son kidnapping, sujet peu traité dans les romans policiers. L’ambiguïté de Léna face à son kidnappeur est le seul trait de caractère qui relève l’action. Léna a beau prévenir la police après avoir reçu la photo et le mail de menace, elle cède à ses exigences et choisit la fuite. Elle se laisse dominer, d’une manière qui dépasse largement les manifestations du syndrome de Stockholm. Parce que les actes de Léna ne trouvent pas d’explication rationnelles, ils autorisent chacun à les interpréter de manière péjorative - ce dont ne se prive pas la police italienne.

 

J’ai trouvé le roman trop elliptique. Bien qu’il ne mesure que 170 pages, il est divisé en six parties, elles-mêmes divisées en de nombreux chapitres. Certains ne durent que deux à trois pages, et ne permettent pas à l’action de se développer. Il est nécessaire de recomposer les faits qui sont racontés, ce qui est souvent fastidieux. Trop de faits restent inexpliqués. La jeunesse d’Eléna reste très floue, comme les raisons de la haine de la mère de Léna envers Miléna et sa famille. Certaines péripéties sont cousues de fils blancs, d‘autres sont inexploitées. La disparition du fils de Léna (Téo, «dieu » en grec) n’est même pas explicitée (mort ? Enlèvement ? Fugue ?).

 

Les personnages ne sont pas ou très peu caractérisés. Gaël n’est qu’un prénom, autant dire une coquille vide - comme la plupart des personnages qui traversent ce roman. Léna se répercute à travers le roman, que ce soit par le biais de prénoms-échos (Miléna et Eléna) ou par des personnages qui ont sensiblement la même vie qu’elle.

Le style employée m’a très vite lassée. L’auteur abuse d’adjectifs, de compléments du nom et autres propositions relatives dans ses descriptions. Elles alourdissent le texte sans apporter grand-chose à l’intrigue.

 

Léna suscite un désir ambigu, parfois mélangé à la volonté de le protéger, qu’elle provienne d’un homme (Noé), d’une femme (Alexandra,) ou de son propre kidnappeur (Fabien).  Même les extraits du carnet de Léna sont décousus, le dernier semble incongru alors que j’espérais qu’il marquerait sa renaissance, ou éclairerait ce qu’elle vient de vivre. Le seul élément qui m'a paru sympathique est sa volonté de préserver le souvenir d'un jeune soldat mort au combat, sauf qu'une nouvelle fois, ces motivations restent inconnus.

 

 Le style employé m’a très vite lassée. L’auteur abuse d’adjectifs, de compléments du nom et autres propositions relatives dans ses descriptions. Elles alourdissent le texte sans apporter grand-chose à l’intrigue.

 

Ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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