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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 00:12

Jardin.JPGEdition 10/18 - 597 pages.

 

Présentation de l'éditeur :


Playboy millionnaire, l'ignoble Vivek -Vicky- Rai est tué lors de sa propre garden party. Six convives sont suspectés: un bureaucrate possédé par l'esprit de Gandhi; l'actrice la plus glamour de Bollywood, fan de Nietzsche; un tout petit aborigène très doué pour l'effraction; un gamin des rues voleur de portables au physique de jeune premier; un monsieur catastrophe texan sous protection judiciaire; et le must du politicien corrompu, le propre père de la victime.


Mon avis :

 

Merci à Babélio et aux éditions 10/18 pour ce partenariat.


Je n’ai pas lu le premier roman de Vikas Swarup, mais j’ai lu l’an dernier plusieurs romans de littérature indienne. Je ne suis donc pas une novice, mais je ne suis pas non plus une spécialiste. J’aime cette littérature à petite dose.


J’ai l’impression (à cause du passé colonial de l’Inde ?) que la littérature anglaise a une forte influence sur la littérature indienne. Comme dans un roman policier classique, nous avons d’emblée un meurtre et six suspects clairement définis dès le départ : la suite du récit nous montrera comment ils en sont venus à avoir des mobiles pour supprimer la victime. Pas un instant ce Vicky Ray n’est regretté, il a été le point vers lequel ont convergé les six personnages principaux sans être le centre du roman : sa personnalité est si haïssable qu’elle ne mérite pas qu’on s’y attarde.


La composition du roman est extrêmement rigoureuse : présentation des six suspects, mobiles et conclusions. Cette rigueur permet au foisonnement de l’intrigue de se donner libre court. Que de rebondissements, parfois à la limite du  vraisemblable (pour l’américain) ou du fantastique (pour l’homme d’affaire). La vision de l’Inde, moderne telle que l’auteur nous dépeint est loin d’être flatteuse : corruption (à tous les niveaux), justice (à plusieurs vitesses), pauvreté et richesse extrêmes. Je n’ai garde d’oublier la condition féminine : même la plus célèbre des stars de Bollywood n’a pas la liberté d’action et la tranquillité de nos stars. Elle est seule, terriblement, et je ne vous parle même pas des filles qui ont encore besoin d’une dot (bien que ce soit illégal) pour se marier avantageusement. La société progresse, oui, mais lentement – trop lentement pour certaines d’entre elles. Vous l’aurez compris, je me suis attachée à ses personnages si divers, à l’exception peut-être de Larry Page, balourd et naïf. Ses aventures sont si nombreuses qu’elles pourraient constituer un roman entier à elles seules.


Dernier point commun avec le roman policier anglais : le dénouement, surprenant. Meurtres dans un jardin indien est un roman à lire pour les amateurs de polars bien construits, bien écrits et pour s'initier à la littérature indienne contemporaine.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 08:53

Tantes.jpgEdition Picquier Poche - 282 pages

 

Quatrième de couverture :

 

Après La Colère des aubergines, Bulbul Sharma nous revient avec des histoires pétillantes de drôlerie. Des femmes partent en voyage, et leur vie bascule. Elles partent pour se marier, pour aller voir leur fils, pour échapper au crime qu elles croient avoir commis ou à une belle-famille tyrannique. Sous leurs regards baissés et leurs saris chatoyants, elles cachent un c ur limpide, un courage à toute épreuve, et elles accueillent les surprises du chemin avec une sagesse relevée au sel de l humour. Au fil de leurs voyages, défilent les paysages de l Inde, des rizières vert émeraude aux défilés escarpés de montagne, et les rencontres improbables : danseuses travesties en veuves, raja déchu d un palais surgi des mille et une nuits, fantôme amoureux ou ours chapardeur. Mais au détour de la route, c est leur paysage intérieur qui soudain change : les chaînes qui entravent leurs pas depuis des siècles se font plus légères, et au bout du voyage, parfois, les attend la paix. Ou la liberté. Ou l amour. 

 

Mon avis :

 

Je dois reconnaître un premier fait : le genre de la nouvelle n'est vraiment pas fait pour moi (mis à part les nouvelles de Guy de Maupassant, extrêmement concises). J'ai besoin de plus de temps pour m'imprégner des personnages, d'autant plus que leur culture, leur manière d'être et de penser sont radicalement différents de la mienne. J'avais éprouvé moins de difficulté avec Compartiment pour Dames d'Anita Nair bien que chaque femme raconte tour à tour son histoire. L'enchâssement de chaque récit dans un récit plus vaste, le crescendo dans la désespérance y était sans doute pour beaucoup.

 

Ici, le ton est plus varié, et parfois même franchement comique. Je pense en particulier à deux nouvelles, Le pèlerinage de Mayadevi et Les premières vacances de RC. Dans Le pèlerinage de Mayadevi, l"héroïne prend l'avion pour la première fois, pour rendre visite à son fils, dentiste à Londres. Elle ne l'a pas revu depuis des années parce que môssieur a pris l'avion une fois pour l'Angleterre et qu'il n'a jamais osé le reprendre depuis. Tant pis pour les périls encourus : sa vieille mère va lui montrer ce que c'est que le courage, en dépit des risques qu'elle prend, et lui rappellera les devoirs qu'un fils doit à sa mère. Non mais ! Elle a même appris l'anglais de manière intensive afin d'être fin prête le jour dit. Ne croyez pas que ce voyage se passera exactement comme prévu, et si Mayadevi renvoie certains européens à leurs clichés et autres phrases toutes faites sur l'Inde, elle est profondément émue par Martha sa belle-fille, qui lui offre quelque chose, au contraire des autres membres de sa famille qui ne lui donne que ce qu'elle leur a demandé. 

 

Dans les premières vacances de RC, nous avons ce fameux RC, chef d'entreprise à la vie réglée à la minute près. Il régente mère, femme et fille d'un chronomètre de maître, et gare à celles qui changerait quoi que ce soit à sa vie !!!! Pourtant, c'est lui qui décide d'emmener toute sa famille en voyage. S'il s'était douté de toutes les changements que celui-ci allait apporter dans sa vie.... il serait parti beaucoup plus tôt.

 

Quant aux Sacrées tantes, qui donnent leur nom au recueil, nous les retrouvons dans Les tantes et leurs maux, la troisième nouvelle. Des maux, elles en ont, et pas qu'un seul. Je crois en fait que leur existence a été traversée par tellement de maladies que c'est une chance bien réelle qu'elles soient parvenues jusqu'à l'âge qu'elles ont. La rencontre avec la veuve d'un médecin, lors qu'un voyage en train, changera leur vie : que de nouveaux maux ne vont elles pas connaître grâce à elle !!!

 

Tout n'est pas aussi riant dans les autres nouvelles, et le mariage reste souvent douloureux pour les femmes. La "trop grande épouse" de l'avant-dernière nouvelle doit son malheur à sa grande taille - 1 m 75 - ce qui donne des accès de fureur à son nabot de mari. La manière dont elle retrouve sa liberté face à la violence de son mari est extrêmement courageuse. Autre extrême : la très jeune mariée n'est qu'une enfant lorsqu'elle est envoyée dans le palais de son mari. Son père a voulu un mariage somptueux pour elle, elle découvre non seulement la condition de femme mariée, dans une famille où la grand-mère règne comme une despote, mais aussi celle de veuve, en la personne de la toute jeune Uma, dont le mari est décédé.

 

Mes sacrées tantes est un recueil que je conseillerai aux amateurs de nouvelles et à ceux qui veulent découvrir petit à petit la littérature indienne.

 

Inde

Ma quatrième participation au Challenge Inde en fêtes organisé par Hilde et Soukee.

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 09:43

bureaudemariagedemaliédition France Loisirs - 381 pages.

 

Inde

Ma troisième participation au Challenge Inde en fêtes organisé par Hilde et Soukee.

 

Quatrième de couverture :

 

Comment s'occuper à la retraite, surtout si l'on a du bon sens à revendre ? Ouvrir une agence matrimoniale, bien sûr ! Aussi M. Ali, originaire de la ravissante ville de Vizag, dans le sud de l'Inde, voit-il son affaire prospérer sous les regards attentifs de son indomptable épouse et d'Aruna, son assistante hors pair. Si la plupart de leurs clients s'en retournent satisfaits, des problèmes ne s'en profilent pas moins à l'horizon.... Une comédie tendre et joyeuse sur le mariage et l'amour dans l'Inde d'aujourd'hui, entre tradition et modernité. Une version à l'orientale d'Orguiel et Préjugés, d'où il ressortira que l'amour sincère ne s'avoue jamais vaincu....

 

Mon avis :

 

... mais que dans l'Inde du XXIe siècle, ce n'est pas si facile que cela en a l'air. M Ali a ouvert une agence matrimoniale dont les caractéristiques ressemblent à nos agences occidentales : mettre en relation des hommes et des femmes selon les critères qu'ils ont définis. L'énorme différence est que le mariage sera arrangé par les parents et que l'amour n'est pas du tout obligatoire. L'amour viendra après le mariage. Il n'est pas question de goûts communs mais de caste, d'éducation, de famille (le jeune ménage vit le plus souvent avec ses beaux-parents, aussi les frères et soeurs non mariés sont rédhibitoires) et de dot, bien que cette pratique soit interdite par la loi (mais pas dans la pratique). Un peu plus, et je me serai crue dans une comédie de Molière, où le "sans dot" est un argument de poids, où l'absence de belle-mère est une qualité indéniable.

 

Si la plupart des candidats finissent par trouver la candidate de leur rêve, si le ton du récit est souvent enjoué, si nous découvrons deux cérémonies de mariage (les heureux mariés invitent rarement monsieur et madame Ali - ils n'ont pas envie de dire comment ils se sont rencontrés), les problèmes et les mutations de la société indienne sont bien présents en toile de fond. Si nous ne voyons aucune jeune femme mourir de façon inexpliquée après son mariage, les jeunes mariées sont impitoyablement chassées si leur mari décède subitement, accusées qu'elles sont d'avoir apporté le mauvais oeil. Les dissensions entre belle-mère et belle-fille sont monnaie courante, surtout si la belle-fille veut travailler, ou ne donne pas tout de suite l'hériter escompté. Quant au divorce, il est impossible d'y songer, à moins de vouloir être renié par sa famille - si un veuf ou une veuve peut difficilement espérer convoler à nouveau, un divorcé doit y renoncer. La religion bouddhiste ne reconnaît pas le divorce.

 

Intéressons nous plus particulièrement à un personnage clef de ce récit. J'aurai pu vous parler de Rehman, fils unique de M. et Madame Ali, militant acharné des droits des paysans, prêt à tout, y compris à jouer sa liberté et sa santé, pour les aider. Non, je m'intéressais à la secrétaire-assistante de M. Ali, Aruna. Elle a vu ses fiançailles rompues parce que son père est tombé subitement malade et que sa famille n'était plus en mesure de payer la cérémonie. Tout espoir de mariage s'est évanoui pour elle puisque ses parents et sa soeur Vani, étudiante, dépendent de son salaire pour vivre. Nous qui bénéficions de la sécurité sociale, nous oublions souvent que nous sommes des privilégiés : la belle-fille de Leela, la domestique des Ali, doit vendre ses rares bijoux et s'endetter pour que Kush, son fils de trois ans, soit opéré d'une tumeur au cerveau. Et encore, elle a eu la chance d'avoir un chirurgien compréhensif et compétent, qui a respecté les règles de l'hôpital public : le docteur Ramanujan, de la caste des brahmane, a tout d'un personnage de conte de fée. Pourtant, sa très éxigeante famille ne lui trouve pas de fiancée, et c'est pour cette raison qu'elle inscrit le beau docteur au bureau de mariage de M. Ali.  

 

Tout ira bien qui finira bien, grâce aux conseils de monsieur et madame Ali. Elle a beau ne pas travailler officiellement pour l'agence matrimoniale, elle s'y entend pour résoudre des problèmes en apparence insolubles.

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 11:21

 

 

compartiment pour dames recto

 éditions Picquier poche - 450 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

Un jour, Akhila décide de partir vers l'extrémité sud de L'inde., là où se rencontrent l'océan Indien, la baie du bengaleet la mer d'Arabie, pour faire le point sur une vie qu'elle a l'impression de n'avoir pas vécue. Dans le train qui le conduit à destination, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage avec lesquelles elle va partager  toute une nuit l'intimité d'un compartiment pour dames. A travers leurs confidences sur leurs vies faites de renoncements, de frustrations, parfois de révoltes, Akhila cherche la réponse aux questions qu'elle se pose ; une femme a-t-elle besoin d'un homme pour se sentir épanouie ? Comment redevenir maîtresse de son destin ?

Nul doute que pour l'auteur les cloisonnements de la société indienne ressemblent à s'y méprendre à ceux d'un train : "un compartiment y est en permanence réservé aux femmes : il peut se révéler confortable, à condition qu'elles n'en sortent pas". (Michel Grigolia, L'Express)

 

Circonstances de lecture :

 

Ce roman fait l'objet d'une lecture commune avec Hilde, Soukee, Sabbio, Zozinette et Ellcrys.

 

Inde

 

Mon avis :

 

Ce roman est ma troisième incursion en Inde cette année. Les romans de Kalpana Swaminathanétaient encore très anglais dans le ton et dans l'intrigue. Ils levaient le voile, parfois, sur la société indienne et ses tragédies domestiques. Ici, j'ai eu l'impression de découvrir véritablement l'Inde, sa réalité au-delà des apparences.

Six femmes, six destins, et tant d'autres vies que nous entrevoyons.

Akhilaest la narratrice principale, cinq autres récits s'enchâssent au cours de ce voyage. Elles ne se connaissent pas, elles ne se reverront jamais, aussi les confidences se font sans conséquences, pensent-elles.

Dans ce voyage, tous les âges de la vie sont représentés :

- Janaki est une vieille femme digne, au mariage heureux et à la vie de famille accomplie. Son récit est le moins tragique mais il peut toucher chacune. Elle raconte le désamour, le train train, les rôles bien définis et immuables au sein d'un couple. 

- Sheela, une toute jeune fille, est victme des contradictions de sa famille, entre modernité et tradition. Elle évoque la difficile nuance entre transmission et acceptation des changements.  

Viennent ensuite deux jeunes femmes modernes. L'une, Margareth, a beau être instruite (elle enseigne la chimie) et avoir épousé l'homme qu'elle aime, sa soumission, puis sa prise de pouvoir sur son mari, un être dont elle révèle la perversité, m'ont fait froid dans le dos. L'autre, Prabha Devi, a tout pour être heureuse (encore un cliché très européen) et se trouve prise au piège.

Entre ces témoignages, Akhila nous raconte sa propre existence, faite de sacrifices et de renoncements.Bramane, elle montre le poids terrible des traditions, dont elle même a été l'agent.

Le sujet a beau être grave, le style est alerte, sans fioritures ni maniérisme. Il incite à progresser dans notre lecture, et nous recevons ces témoignages comme si c'était à nous qu'ils étaient racontés.

Si vous avez bien compté, vous devez vous être aperçus que je n'avais évoqué que cinq femmes, sur les six.  

La dernière ne se livre pas, elle met Akhila face à la réalité, brutale, quasiment insoutenable à notre époque - et à n'importe laquelle.  

Compartiment pour dames est un roman très riche, qui montre la complexité de la condition féminine en Inde et qui ne aisse pas indifférent (e).

 

Femmes-du-monde3-jpg    

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:46

Titre : La chanson du jardinier. 

Auteur : Kalpana Swaminathan.

Editeur : Points.

Nombre de pages : 319. 

 

Quatrième de couverture :   

Autour du cadavre d’un banquier aigri et indiscret gravitent des locataires hauts en couleur : une épouse effacée, une mystérieuse nièce qui fuit son mari. Sous le vernis es traditions indiennes, tout le monde dans cet immeuble de Bombay a un secret à dissimuler, et au moins une bonne raison d’en vouloir à Mr Rao. Miss Lalli va devoir redoubler d’adresser pour résoudre cette enquête savoureuse.  

 

Circonstance de lecture :    

J’ai lu ce livre à l’occasion du challenge Inde en fête organisé par Hilde et Soukee.

 

Inde

 Mon avis : 

La chanson du jardinier est le second tome des aventures de Miss Lalli, série qui en principe devrait comprendre cinq volumes.

 

Miss Lalli est toujours DR - dernier recours, et le peu que nous découvrons des affaires pour lesquelles elle est sollicitée montre la charge qui pèse sur elle. Ici, le crime envahit encore plus sa sphère privée puisqu'il a lieu dans son immeuble, et la victime n’est autre qu’un de ses voisins.

 

Je ne peux m’empêcher de sentir dans ce second opus une ambiance à la Agatha Christie. La victime Mr Rao était unanimement détestée par les habitants de l’immeuble, et ce n’est pas sans raison. Il avait recherché leurs secrets les plus intimes, ou ce qu’il croyait être leurs secrets honteux, et les avait insidieusement révélés. Ce mélange détonnant de calomnie et de médisance s’est amplifié un mois avant sa mort : il ne cachait plus ses manœuvres. Tous sont suspects et personne ne songe à dissimuler qui son désir voire son soulagement de le voir mort, qui les menaces de mort effectivement proférées. Comme dans Saveurs assassines, nous nous trouvons face à un huis-clos, un peu plus élargi il est vrai.

 

La seconde preuve de l’influence anglo-saxonne est le poème de Lewis Carroll qui sert de fil conducteur à l’intrigue, un peu comme une Nursery rythm dans un roman d’Agatha Christie. Ce fil est fourni par la nièce de miss Lalli qui, ici encore, est la narratrice du roman. Elle essaie toujours d’écrire son roman tout en écrivant sa chronique hebdomadaire. Elle observe sa tante, assiste aux interrogatoires et, tel Hastings, ne se montre pas toujours capable d’interpréter ce qu’elle voit, même si sa tante lui prouve qu’elle a tous les éléments en main pour comprendre.

Grâce à elle et à son frère, une seconde enquête se met en place : retrouver qui a volé un sac de vieux vêtements et mutilé un ours en peluche. Cette enquête peut prêter à sourire, pourtant ses ramifications plongent dans ce que l'être humain peut commettre de plus abject (et le terme n'est pas trop fort).

 

Cette seconde intrigue permet également d'introduire deux personnages extérieurs à l'Inde, Elena et Christina. Elles sont très gentilles, très bien intentionnées - et très naïves. Au lieu de chercher à comprendre le pays dans lequel elles se rendent "pour aider", elles se posent en donneuses de leçon et ne se rendent pas compte des erreurs qu'elles commettent.

 

Miss Lalli ne donne pas de leçons, elle dénonce. Elle dénonce l'horreur des crimes domestiques, ces crimes qui auraient pu être évités et qui sont causés par une certaine morale et le point des traditions. Elle en a même empêché un, dénonçant l'horreur ordinaire (surtout si la famille est "respectable"). 

 

Miss Lalli a de plus en plus de difficultés à contenir sa révolte. Qu'en sera-t-il dans le prochain tome de ses enquêtes ?

 

challenge-Des-notes-et-des-mots-2

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 16:33

saveurs.jpg

Titre : Saveurs assassines.

Auteur : Kalpana Swaminathan.

Editeur : Points.

Nombre de pages : 356 et 10 pages de lexique.

 

Quatrième de couverture :

 

Un écrivain à succès, un médecin très médiatisé, miss Lalli et sa nièce, et des jet-setters, très en vue se retrouvent dans une vieille bâtisse à la campagne pour un week-end gastronomique, qui s’annonce des plus plaisants. L’ambiance se délite quand on découvre le cadavre de l’un des convives; Comment alors un Cluedo grandeur nature…

Miss Lalli n’a pas dit son dernier mot.

 

Mon avis :

 

J’ai trois prétextes (je n’emploie même pas le mot « excuses ») pour lire ce livre :

- mon défi personnel (que ceux qui pensent que c’est un prétexte pour augmenter ma PAL lève le doigt).

- le challenge Inde en fête organisé par Hilde et Soukee et le challenge ABC.

- mon anniversaire.

 

Pour une fois dans mes lectures, j’ai fait preuve de logique : j’ai débuté par la première enquête de Miss Lalli. Je lui trouvais une ressemblance avec Miss Marple : elle est âgée, discrète, et héberge sa nièce, écrivain en devenir. De plus, j’ai eu l’impression de me retrouver de voir ce qui restent dans les coulisses d’un roman d’Agatha Christie : cette Inde dont elle parlait souvent (je n’ai pas eu le courage de compter combien de ces personnages sont allés en Inde, ou en reviennent). Les ressemblances s’arrêtent là, car Miss Lalli a baigné toute sa vie dans le crime, elle a fait carrière pendant trente ans dans la police et est toujours une consultante officieuse pour les cas difficiles. Le lecteur est tout de suite mis dans le bain avec deux meurtres sordides.

 

L’intrigue me paraissait au début très classique : les protagonistes, tous l’incarnation du rêve indien (une chirurgien, un écrivain renommé, un critique gastronomique reconnu, un mannequin) sont réunis dans une villa somptueuse pour un week-end, et les meurtres vont gâcher ce dimanche idyllique.

 

Voici l’intrigue brute : elle cache les enjeux réels. Ce n’est pas un simple séjour qu’organise Hilla, la propriétaire de la somptueuse demeure, mais une véritable revanche, contre la vie, contre la ruine de ses parents, leurs vies gâchées, leurs sacrifices. Son amie Lola Larina a survécu au pire, tout comme Tarok, le cuisinier, survivant de la guerre contre le Bangladesh et de bien d‘autres épreuves que nous découvrirons au cours de l‘enquête. Celui-ci n’a rien à perdre et, au cours d’un dîner mémorable, dit ses quatre vérités à presque tous les protagonistes. La découverte de sa mort, le lendemain, ne sera pas une surprise.

 

Le huit-clos se prolonge : les conditions climatiques empêchent les invités de partir, et miss Lalli mène l’enquête, avec une froide détermination qui choque sa nièce, narratrice de son état. Elle ne se prive pas pour lui donner son avis, et ne comprend pas toujours les commentaires, froidement réalistes de miss Lalli. Celle-ci n’a aucune illusion sur la nature humaine, ce qui lui permet de n’être pas la dupe des apparences, des paroles trompeuses et des faux indices.

Le dénouement est amer, car il montre comment les femmes sont considérées, même dans des milieux cultivés. De plus, le lecteur se rend compte qu’il aurait fallu de presque rien pour que ces crimes soient évités, ne serait-ce que donner sa confiance à quelqu’un qui le méritait vraiment. L’épilogue montre que rien n’a changé - ou presque - si ce n’est que les yeux de la narratrice sont définitivement décillés.

 

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