Editeur : 18/18 - Nombre de pages : 238.
Mon avis :
J’ai lu le deuxième volume des aventures de Mma Ramotswe, qui s’inscrit immédiatement dans le prolongement du premier volume. Ce second opus n’est pas un recueil de nouvelles comme le premier. Deux intrigues seulement sont développées. La première affaire est particulièrement sensible : Andrea Curtin lui demande, en dernier recours, de découvrir comment son fils est mort, dix ans plus tôt. Bien que son fils soit seulement «disparu », elle sait qu’il est mort. Elle ne vient pas chercher vengeance, elle cherche l’apaisement et veut pouvoir dire adieu à son fils unique. Son humilité, sa connaissance et son amour pour l’Afrique fait que Mma Ramatswe accepte immédiatement l’affaire, bien qu’elle craigne de ne rien pouvoir découvrir. Elle s’attelle à la tache pourtant, avec patience et modestie. La seconde affaire est en apparence plus simple : une affaire d’adultère. Aussi, Mma la confie à sa secrétaire, promue entretemps son assistante détective.
Ce que j’ai aimé, et qui dérangera peut-être les amateurs purs et durs de polars est que la vie quotidienne de Mma est au moins aussi importante que ses enquêtes. Sa vie est bouleversée par son futur mariage et par les décisions prises par JBK Matekoni – sans qu’il l’en ait averti. Sa vie risque pourtant d’être bouleversée aussi parce que Mma met de l’ordre dans la vie de son fiancé : secouer l’inertie voire la malhonnêteté ne plaît pas à tous.
Ce que j’ai aimé aussi est que Mma se questionne sans arrêt sur son métier, ce qui est juste, ce qui ne l’est pas, quelles méthodes il convient d’employer et quelles décisions il convient de prendre à la fin de l’enquête. Les responsabilités sont lourdes de conséquence sur la vie de ses clients et de ses proches, tout en respectant une éthique : le détective ne doit pas se croire tout puissant. Mma et son assistante réussiront le tour de force de dire la vérité tout en préservant les innocents.
Le ton du récit change fréquemment. Nous passons de la comédie, pour ne pas dire parfois de la farce, avec la femme de ménage de JBL Matekoni, à la tragédie la plus pure. Les trahisons les plus sordides côtoient le dévouement le plus désintéressé. Je pense à Mma Potswane, directrice d’un orphelinat, organisation dramatiquement nécessaire à une époque où une maladie décime l’Afrique. Je pense surtout à la petite Motholeli, personnage que je retrouverai avec plaisir dans Vague à l’âme au Botswana, le troisième tome des aventures de Mma Ramotswe.
Antoni : challenge God save the livre.
Le challenge Voisins voisins organisé par Anne.