édition Plon - 305 pages
Circonstances de lecture :
J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune avec le forum . J'en profite pour l'inclure dans le challenge God save the livre organisé par Antoni. Je crois que c'est ma 37e participation.
Mon avis :
Le suicide est un thème littéraire très à la mode... dans la littérature jeunesse. Deux livres exploitent ce thème rien que pour cette rentrée littéraire. Nick Hornby, dans un registre adulte et britannique, se distingue particulièrement par son humour et sa fantaisie - avec une telle thématique, c'était loin d'être évident.
Voici donc nos quatre candidats au grand jeu de "pousez-vous de là ! Je vais sauter ! Pas envie de fêter la nouvelle année, ni de la connaître" :
- Martin. Le plus à plaindre. A fait de la prison pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de quinze ans. Qu'elle paraisse plus et se drogue ne furent pas des circonstances atténuanantes. A tout perdu (sa femme, ses filles, son statut de présentateur vedette), sauf des paparazzis prêts à le traquer.
- Maureen. Mère célibataire d'un fils unique profondément handicapé. Je ne vous cache pas qu'elle m'a profondément agacé parfois. Considérer que la naissance de son fils est une punition divine pour avoir une relation sexuelle sans être mariée, est-ce encore possible de nos jours ? Il faut croire que oui.
- Jess. A été quittée par Chas, son petit ami, un trouillard de premier choix. Ne peut s'exprimer sans prononcer au moins deux gros mots par phrase. Son père est un politicien connu. Sa soeur Jen a disparu.
- JJ. Ex-rockeur et actuel livreur de pizza. Ne sait plus trop quoi faire de sa vie. S'invente une grave maladie, le CCR (non parce que, s'il leur avait dît qu'il avait une ABBA incurable, les autres participants à cette petite sauterie auraient tout de suite deviné le pot aux roses).
Ce n'est pas que tout oppose ces quatre personnages, c'est qu'un seul fait les rapproche : avoir voulu en finir, et définitivement. Les quatre voix, au tonalité si différente (chaque personnage devient tour à tour narrateur) alternent sans redondance, sans misérabilisme - et pourtant, ils en ont, des problèmes à résoudre. Ils ne vont pas jusqu'à former un club des suicidés, du moins, ils se fixent des objectifs de survie, cessent (pour un temps) de regarder uniquement leur nombril et pensent (un peu) aux autres. Surtout, ils découvrent qu'ils n'ont plus envie d'en finir - si tant est qu'ils l'aient jamais eu. Comme l'illustre Nick Hornby à la fin de la deuxième partie de son roman, personne ne peut retenir quelqu'un qui veut réellement se suicider.
Vous descendez ? est un roman drôle, féroce et tendre à la fois.