Editeur : Jean-Claude Lattès - nombre de pages : 437.
Quatrième de couverture :
Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.
Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.
Ma troisième participation au challenge Psy
Mon avis :
J’ai lu ce roman il y a plus de trois semaines, et j’éprouve le plus grand mal à me détacher de lui. Je le feuillette souvent, et je le conseille à toutes mes amies.
Ce livre n’est pas un coup de cœur, il est un électrochoc. Chacun réagira différemment selon son histoire familiale. Pour ma part, j’ai repris mes recherches généalogiques (autant vous dire que comme le nœud du problème se situe entre 1844 et 1913, les résultats ne sont pas garantis).
Delphine de Vigan nous montre d’abord comment l’écriture de ce livre s’est imposée à elle, comme une nécessité. Elle montre comment l’ombre de sa mère a toujours été là, même dans ses ouvrages dont elle paraît absente. Elle raconte ses interrogations, appréhendant les réactions de sa famille à la publication du livre et surtout à la révélation des secrets qu’elle a mis à jour.
Son but n’est pas tant de savoir ce qui a poussé sa mère à mettre fin à ses jours, mais ce(ux) qui a causé sa folie et son internement, à l’âge de 33 ans, âge christique. Delphine de Vigan montre la difficulté d’écrire sur le réel. Les témoignages sont nombreux, se recoupent parfois, mais sont rarement identiques. Elle parle aussi de la difficulté de ne pas romancer ce qu’elle écrit, de ne pas sombrer dans un lyrisme facile, totalement inapproprié selon elle.
Bien qu’elle parle de faits très intimes, je n’ai jamais ressenti un sentiment de voyeurisme ou d’impudeur, grâce à la force qui imprègne son écriture. Je ne suis pas une adepte forcenée de la psycho-généalogie, pourtant la répétition de certains faits, de génération en génération, sont troublants et je ne sais pas si l’auteur en était consciente.
Ce livre ne se chronique pas, il se lit.