édition Nil - 76 pages.
Mon résumé :
Annie Ernaux écrit la lettre qu'elle n'a jamais écrite à sa soeur aînée, décédée avant sa naissance.
Mon avis :
Je relis ce texte pour le challenge ludique Un mot des titres de Calypso et comme la première fois, je ne parviens pas à rédiger un avis qui me satisfasse.
Annie Ernaux écrit à la soeur qu'elle n'a pas connue, une soeur dont elle n'a appris l'existence que par accident. Elle exclut d'ailleurs que cette révélation ait été volontaire de la part de sa mère, je partage son avis sur le fait que les "grandes personnes" à cette époque parlaient à côté des enfants de sujet sérieux sans que cela leur paraisse tirer à conséquence.
Annie Ernaux soulève beaucoup de questions et n'apporte pas les réponses à la place des seuls qui les détiennent : ses parents. Sa seule certitude est d'ailleurs atroce : ses parents ne voulaient qu'un enfant, pour des raisons économiques, Annie n'est donc née que parce que sa soeur aînée est morte.
Pourquoi ce silence ? La douleur ? L'envie de garder juste pour soi cette enfant ? Je ne trancherai pas, Annie Ernaux non plus. Elle dit : " Les parents d’un enfant mort ne savent pas ce que leur douleur fait à celui qui est vivant". Pourquoi elle-même est-elle restée silencieuse ? Le peu qu'elle a entendu, la comparaison faite par sa mère entre elle et sa soeur défunte l'a-t-il dissuadé de les questionner, a-t-elle voulu respecter leur silence ? Sur ce point non plus elle ne tranche pas.
Tout le livre ou presque serait à citer, tant il sonne juste. Je ne peux que vous conseiller de le lire.