Merci à Edith (les livres d'Ed-en) qui a fait voyager ce livre jusqu'à moi.
Challenge rentrée littéraire chez le blog de Herrisson : délivrer des livres
Quatrième de couverture :
Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms,
et une photographie retrouvée dans des papiers de famille qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un
scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant
leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et
leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
Circonstance d'écriture :
Je rédige cet avis en retard - comme souvent. Même très très en retard. Là, je ne compte même plus.
Mon avis :
Je suis toujours fascinée par la place que les secrets de famille tiennent dans la littérature française, et par la capacité qu'ont certains personnages à ne pas se poser de question. La mère d'Hélène est morte alors qu'elle était toute enfant, son père s'est remarié et alors qu'elle arrive au porte de la quarantaine, elle ne s'interroge que maintenant sur ses origines, alors que certains faits auraient dû déclancher cette recherche plus tôt - à mon sens.
Ce qui fait la force de ce roman épistolaire là où d'autres se sont cassés les dents (j'ai un titre en tête, et je pense que certains penseront au même), c'est que, si les deux personnages ne se connaissent pas au début autrement que par leurs lettres, ils ne vont pas se contenter de cet échange ad vitam aeternam et se rencontreront dans la vie réelle, donnant ainsi plus de véracité à leurs échanges.
Bien sûr, je n'en dirai pas trop sur ce "secret" qui va les réunir. Je dirai simplement qu'Hélène Gestern a su ne pas verser dans le romantisme à l'eau de rose et raconter une histoire, ma foi, tristement crédible et possible. Tous les personnages, sans exception, ont subi les conséquences, directes ou indirectes de ce non-dit, nous replaçant dans ces années soixante finissantes bien plus moralisatrices que la nostalgie de certains peut le laisser croire.
Ce qui fait l'intérêt de ce roman est aussi le style : il est simple, facile à lire, ce qui demande bien plus d'effort qu'une prose ampoulée. Hélène Gestern est une
auteur à suivre.
Challenge douce France par Evy