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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 18:36

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édition Gallimard - 290 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

Robinson Crusoé vient de passer vingt ans de solitude dans son île déserte. Il a dû reconstruire son équilibre. C'est avec fierté, celle d'avoir soumis l'île à sa domination, qu'il entame ce matin-là une promenade rituelle sur la plage où il avait mystérieusement échoué il y a tant d'années. C'est alors qu'il découvre l'inconcevable : dans le sable, une empreinte. Celle d'un homme. Passé l'affolement, puis la posture agressive et guerrière, le solitaire s'élance à la recherche de cet Autre qui lui amène ce dont il avait oublié l'existence : l'idée même de l'humain. Commence alors une étrange aventure qui le précipite en présence de lui-même et d'une île inconnue jusqu'alors. Celui qui avait réussi à survivre sans civilisation, sans culture, sans autrui, doit maintenant affronter ce qu'il n'aurait pu imaginer ailleurs qu'ici : la relation à l'impensable.

 

Mon avis :

 

Je ne vous cacherai pas que j'ai eu du mal avec ce livre, mais pas pour les mêmes raisons que pour En chute libre de Carl de Souza. Mon soucis est que Patrick Chamoiseau s'est inspiré de Robinson Crusoé de Daniel Defoe, livre lu il y a cinq ans, avec lequel je n'ai eu aucune affinité. Le second est plus technique : le texte ne comporte pas de majuscule, puisqu'il est uniquement ponctué par des virgules et des points-virgules, et j'ai eu du mal à me faire à cette écriture. Maintenant, je sais très bien que c'est un réflexe de professeur de français, et que ce choix d'écriture est parfait pour montrer le cheminement de la pensée de Robinson, qui suit son cheminement physique à travers l'île qu'il croit avoir asservie.


J'ai été sensible à la version que donne Patrick Chamoiseau du mythe de Robinson Crusoé. Il prend son héros à un moment de crise, à un moment où il cherche à se redéfinir en tant qu'être humain, lui qui pour la première fois se retrouve confronter à un Autre alors que depuis vingt ans, Robinson est seul sur son île. J'ajoute que l'Autre est bien un égal dans l'esprit de Robinson, peut-être menaçant, mais il n'est pas un sauvage qu'il lui faudra civiliser, comme le Vendredi de Defoe.

 

Robinson (qui n'est même pas sûr de se nommer ainsi mais a choisi de prendre cette identité qui est peut-être la sienne) visite à nouveau l'île, ce qu'il a nommé, aménagé, domestiqué au fil des années. Il cherche également à se définir en tant qu'être humain et se rend compte que ce qu'il tenait pour acquis (le langage, la lecture, l'écriture) ne l'est pas autant qu'il le pense. Sa capacité à se questionner, à se remettre en cause, prouve son humanité. Je l'ai trouvé plus humble que le Robinson de Defoe, plus sensible au fur et à mesure de son récit à ce qui l'entoure, il n'est plus le centre et le créateur du monde, il est un élément du monde, parmi d'autres.

 

Au final, il m'a fallu apprivoiser cette écriture mais une fois que j'ai réussi à rentrer dans le texte, j'ai beaucoup apprécié sa musicalité et sa capacité transcrire les sensations de Robinson. Le choix s'annonce rude pour cette sélection du mois d'août.

 

prix




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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 13:37

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édition Jean-Claude Lattès - 356 pages.

 

Mon cinquième avis dans le cadre du prix Confidentielles


Quatrième de couverture : 

 

« Dès que je passai le seuil de la maison, je sus que quelque chose n’allait pas. »
1981. Dans sa maison près de Villefranche-sur-Saône, la très jolie Grâce Marie Bataille, trente-trois ans, vit au rythme des retours de son mari, représentant en électroménager, lorsqu’une jeune fille au pair d’origine polonaise vient perturber une vie qui semblait jusque-là tracée à la craie…
En 2010, Nathan, son fils, vient fêter Noël en famille. Mais cette année, tout est différent. Nathan apprend que son père, disparu sans crier gare trois décennies plus tôt, a refait surface. D’inquiétants phénomènes surviennent alors dans la maison familiale.
Dialogue virtuel entre une mère et son fils à trente ans d’intervalle, Grâce invoque les fantômes, les secrets et les non-dits familiaux, sur le rythme staccato d’un thriller psychologique.

 

Circonstance d'écriture :

 

Après deux billets négatifs, il serait temps que je fasse partager des lectures coup de coeur !

 

destin

 

Mon avis :

 

J'ai beaucoup aimé ce livre, et si je l'ai lu rapidement, c'est parce que j'ai été charmé par le style de l'auteur et par l'histoire qu'elle nous racontait.


Déjà, j'ai beaucoup aimé le personnage de Nathan, l'un des deux narrateurs. En dépit des épreuves qu'il a traversées et des secrets de famille qu'il pressent, sans les connaître (c'est le propre des secrets de famille), il a toujours fait face, dans sa vie de famille et dans son travail. J'ai presque envie de dire que c'est l'abandon qu'il a subi très jeune (il n'avait que quatre ans quand son père a claqué définitivement la porte du domicile familial) a fait de lui le père qu'il est devenu, attentif et soucieux. Ses responsabilités font qu'il garde les pieds sur terre, devant les phénomènes étranges qui surgissent dans la maison. J'ai aimé aussi un détail tout simple : quoi qu'il arrive, la première pensée est toujours pour ses enfants. Vont-ils bien ? Sont-ils affectés par ce qui s'est passé (l'un des incidents a lieu dans leur chambre) ? Après seulement, il s'intéresse aux deux autres adultes en présence, sa mère Grâce et sa soeur Lise.

 

Il y a trois Lise, dans ce roman : celle que voit Nathan, petit frère "chochotte" qui se souvient des persécutions de sa grande soeur, celle de Grâce, fille chérie, préférée, et enfin la vraie Lise, peu satisfaite de son travail, et encore moins de sa vie sentimentale, plus que chaotique. C'est Lise qui a le plus morflée du départ de leur père, c'est elle aussi qui est la moins apte à supporter le choc de son retour.

 

Quant à Grâce, elle est la deuxième narratrice de cette histoire, grâce à son journal, tenu trente ans plus tôt. Bien sûr, je ne peux comprendre Grâce: j'ai le même âge qu'elle (34 ans) et je ne me considère pas comme "foutue" physiquement. Il faut dire que contrairement à elle, je ne veux surtout pas retrouver le corps de mes vingt ans - mais je dis "tant mieux" à toutes celles qui ont eu la chance d'être mince très jeunes. Plus que la déchéance physique ressentie par Grâce, ce sont ses tourments psychologiques et sa déchéance morale que son journal nous donne à voir. Nous sommes au début des années 80, quand le paraître et l'avoir prennent le pas sur l'être tout entier. Je ne peux m'empecher de faire un rapprochement avec France 80 de Gaëlle Bantegnie un très beau premier roman. Grâce est indépendante financièrement depuis qu'elle a repris son travail : elle peut ainsi aller chez le coiffeur et s'offrir de nouveaux vêtements sans craindre de puiser dans le budget familial. Son mari compense ses absences et son manque d'amour par tous les nouveaux appareils ménagers qu'il lui offre et la présence d'une charmante jeune fille au pair pour veiller sur les enfants. Si Colin et Soline sont le centre de la vie de Nathan, il n'est pas un mystère que Lise et Nathan ne sont pas le centre de la vie de Grâce, qui ne se soucie pas véritablement d'eux, ni dans le passé, ni dans le présent, mais préserve du mieux qu'elle peut les apparences.

 

Grâce est un très beau roman, très maîtrisé, très prenant, qui confirme qu'il sera difficile de départager les différents titres de la sélection du du prix Confidentielles

 

regions.jpgChallenge vivent nos régions par Lystig 

 


 


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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 00:15

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éditions Points - 296 pages.

 

Mon quatrième avis dans le cadre du prix Confidentielles

 

Quatrième de couverture : 

 

Bix Sabaniego, écrivain parisien au succès modeste, s’ennuie. Un jour, une dispute conjugale le tire hors du foyer familial. C’est le début d’une longue errance fortement alcoolisée, une chute sans fin qui le conduit du canal Saint-Martin jusqu’à Monaco. En route, il croise des compagnons de beuverie, le plus grand joueur de poker de tous les temps, une vieille femme figée dans l’attente de son infirmière et un ours kidnappeur…

 

Mon avis :

 

J'ai commencé ce livre dimanche et je l'ai terminé hier péniblement. Je n'aurai qu'un conseil : fuyez ! Il ne se passe strictement rien d'intéressant dans ce roman, rempli de parenthèses imbriquées les unes dans les autres. Se lamenter sur son sort d'écrivain moyen, s'alcooliser, raconter le destin de poivrots, d'obsédés (tout court) et de cruches obsédées sexuelles, avec moult descriptions très parlantes et pas très recherchées, voici en substance ce que propose ce livre dont j'attendais beaucoup et qui ne m'a procuré qu'un insondable ennui devant tant de pauvreté. 

Je ne m'étendrai pas d'avantage : d'autres livres, bien meilleurs, m'attendent.

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 17:09

Arsene-copie-1.jpg

édition Le livre de poche - 222 pages.

 

Mon résumé :

 

Arsène Lupin s'est emparré d'un petit secrétaire en acajou. Son propriétaire, monsieur Gerbois, veut le récupérer car il contenait le billet gagnant de la loterie - ce que ne pouvait savoir Arsène Lupin, rendons-lui justice. Qui pourrait vaincre Arsène, si ce n'est Herlock Sholmès ?

 

Mon avis :

 

Il s'agit de ma deuxième contribution à on propre challenge. Cette participation n'est pourtant pas évidente, il s'agit d'un des rares volumes que je n'ai pas déjà lu. Il est davantage une parodie de Sherlock Holmes qu'une aventure où Lupin déploie complètement son envergure.

 

Sholmès est ici ridiculisé, comme Ganimard qui semble avoir totalement baissé les bras. Sholmès se déguise - comme Lupin. Il déjoue tous les pièges, résout toutes les énigmes - comme Lupin. Son plus grand défaut est son manque d'altruisme. Passons pour Wilson, qui a la saine habitude d'être son souffre douleur attitré de Sholmès, alors qu'il exécute fidèlement ses ordres - ou ce qu'il croit être ses ordres, les plongeant l'un et l'autre dans les pièges d'Arsène Lupin. Wilson illustre ainsi bien malgré lui le principal défaut de Sholmès : son absence d'altruisme. Sholmès résout pour résoudre, et tant pis pour les conséquences, alors qu'Holmes, le vrai, est capable de décisions qui sont contraires à la loi.

 

Arsène Lupin, lui, est montré d'emblée comme un personnage qui attire toutes les sympathies en dépit du fait qu'il est un voleur. Il vole la date de mademoiselle Gerbois ? Mais son père n'est même pas capable de se rendre compte que sa fille est amoureuse. Tant qu'elle est à l'heure, pour l'attendre à la sortie du lycée, le brave homme est heureux. La gouvernante des d'Imblevalle se laisse accuser de tous les maux en silence ? Sholmès ne voit que les preuves, et non les causes. Pendant ce temps, Arsène Lupin est partout à la fois, passant maître dans l'art d'anticiper, même l'imprévisible, entre Paris et l'Angleterre, en passant par la Normandie. Bien plus gentleman que cambrioleur, il veille à limiter sauver bien plus que les apparences.

 

Arsène Lupin contre Herlock Sholmès ? Match nul, mais atout coeur à Arsène.

 


 

Arsène

 


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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 00:05

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édition Albin Michel - 146 pages.

 

Mon second avis dans le cadre du prix Confidentielles

 

Extraits (ils valent mieux qu'un long discours) :

 

J'ai douze ans, et ce soir, je serai morte.

Il n'y avait qu'avec mon grand-père que je n'avais peur de rien.
Ce soir-là, en éteignant la lumière, j'ai pensé pour la première fois qu'il serait doux de le rejoindre.

 

  Challenge psySeptième participation au Challenge Psy organisé par Métaphore.

  Mon avis :

 

J'ai beaucoup aimé ce livre - je sens que ce commentaire lapidaire ne va pas beaucoup vous aider.


Dès la première ligne, l'enjeu est donné : la toute jeune narratrice, âgée de douze ans, tente de se suicider et met tout en oeuvre pour réussir ce qu'elle a entrepris. Nous sommes dans les années soixante, ces années où le bonheur peut se résumer à la réussite matérielle et à l'ambition qu'ont les parents que leurs enfants auront une vie meilleure - en l'occurrence, leurs deux filles. Dans ce contexte, la "petite" ne peut rien dire des tourments qui l'habitent, tout simplement parce que personne ne peut la comprendre. La seule personne qui aurait pu le faire est morte, et même de cette mort, la "petite" a été dépossédée, puisqu'elle a été tenue à l'écart. En voulant la protéger, comme on le faisait à l'époque (et comme certaines familles le font toujours), ses parents ont nié la possibilité de sa douleur et l'ont mise à l'écart. Elle est et restera "la petite".


Le livre est aussi l'occasion de nous dresser un instantanée des enseignants de cette époque, pas même de manière satirique, non un constat devant des formules toutes faites et une impossibilité à se remettre en cause. Effrayant, mais juste, y compris quand j'étais élève. Les psys ne sont pas mieux lotis. L'une n'est que curiosité devant la petite suicidaire : pourquoi veut-on mourir si jeune ? Elle trouble ses statistiques tandis que sa camarade de chambrée n'est qu'une délaissée de plus - qu'un chiffre sans intérêt. La deuxième psy est bien plus compréhensive, sans doute parce qu'elle écoute sa jeune patiente avant de l'analyser - le B-A Ba.


Présenté ainsi, vous pourriez croire que le livre sonne comme daté. Il n'en est rien, la souffrance est intemporelle, ce sont les manières de réagir qui ancrent ce texte dans un contexte particulier. L'écriture, limpide, précise, fait que je n'ai pas vu passer ses presque 150 pages - le temps d'une renaissance ? La "petite" est presque trop lucide dans ce texte, et j'aime à penser qu'il s'agit là d'un texte rétrospectif, et donc la preuve qu'elle s'en est sortie - définitivement.

 

 

Défi plume

défi la plume au féminin 2012

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 19:23

malta-hanina.jpg

édition Grasset - 296 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

'Le destin m'a jeté dans une carrière qui n'était pas la mienne. Accroché au rocher maltais par mes lettres de créance, ouvrier de la diplomatie française sur une île perdue au milieu des eaux et du temps,j'ai vu tourner les saisons, et fleurir trois fois les orangers. Il y a longtemps que j'attendais d'avoir ma chaise au banquet méditerranéen. Jusqu'alors je n'étais qu'un oiseau de passage. Malte a tenu ses promesses.J'ai été accueilli, d'une certaine façon délivré, admis dans la confidence d'une vieille civilisation.'Daniel Rondeau raconte ce pays qu'il a vécu : Malte la généreuse (Malta Hanina), la catholique, la sémitique, nombril de la mer entre Sicile et Libye, entre Orient et Occident. Mais il parle aussi de la France, de l'Europe tentée par l'oubli, de sa vie d'écrivain. Jamais il n'a taillé autant de facettes pour faire un portrait.

 

  Circonstance de lecture :

 

J'ai choisi de lire tous les livres de la sélection, et de rédiger les avis après. J'ai même attendu quelques jours afin de laisser décanter cette lecture, d'un genre différent de ce que je lis habituellement.  

 

Mon avis :

 

Malta Hanina raconte les deux années que Daniel Rondeau a passé à Malte, en tant qu'ambassadeur, Malte "la généreuse". Il se retrouve "ouvrier de la diplomatie française" lui qui n'a pas sollicité ce poste, même si, dit-il "il y a longtemps que j'attendais d'avoir ma chaise au banquet méditerranéen."

Confidence sur ses années à l'ambassade ? Ce serait mal connaître le devoir de réserver auquel il est soumis. Daniel Rondeau choisit de nous parler de cette île, de ses particularités géographiques, de son histoire, de ses us et coutumes. Il parle de ses rencontres, des anecdotes qu'il a recueilli, des souvenirs encore vivaces (l'empreinte de Bonaparte !). Il n'occulte rien, même ce qui est peu glorieux dans le passé de l'île (l'esclavage !), ni le sort tragique des nouveaux boat people qui partent à l'assaut de la Méditterannée en espérant une vie meilleure.

Plus qu'un roman, Malta Hanina est un récit très érudit, à la langue riche et élégante. Plutôt que le lire d'une traite (comme un roman donc), je conseillerai plutôt d'en fractionner la lecture afin d'être plus touchée par ce que Daniel Rondeau a souhaité partager avec ses lecteurs.

 

 

 

 

 

prix

 


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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 16:23

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édition Balland - 224 pages.

 

Présentation de l'éditeur :

 

Véritable arlésienne de la littérature populaire depuis 70 ans, cette ultime aventure du gentleman cambrioleur a été écrite au cours de l'été 1936. Alors qu'il retravaille ce roman pour le voir publier en feuilleton dans le journal L'Auto, Maurice Leblanc est victime d une petite attaque cérébrale. Le Dernier amour d'Arsène Lupin reste alors en l'état et il demeurera inédit. A l'occasion du 70e anniversaire de la disparition du célèbre écrivain, la famille a finalement accepté d offrir aux lecteurs cet inédit où chacun retrouvera la magie et l'élégance de l'un des plus grands héros de la littérature policière.

 

http://iluze.files.wordpress.com/2012/05/screenshot166.jpg?w=250&h=183combat d'auteurs, session 4

Circonstance d'écriture :

 

Je ne suis pas au mieux de ma forme aujourd'hui (le billet de ce matin a été écrit hier) et celui-ci risque d'être succinct.

 

Mon avis :

 

J'aurai aimé vous dire que j'avais pleinement aimé ce roman, ce n'est pas le cas. Bien sûr, ce roman n'a pas été publié du vivant de Maurice Lenlanc, il ne l'a pas retravaillé - mais tout de même, je n'aime guère l'intrigue principale.

Mon soucis est que si je vous dévoile trop de choses que je n'ai pas aimé, vous n'aurez vous-même plus guère envie de vous plonger dans cette aventure inédite - ou l'art de saper le moral des troupes, sans rien dire.

Je sais, je sais : c'est moi et personne d'autres qui ai crée ce challenge il y a un an. Mais là, je ne vois qu'une solution : encore une petite bafouille.

 

Cher Arsène,

je ne parviens pas vraiment à situer cette aventure parmi toutes celles que vous avez vécue. Apparemment, elle se situe avant l'Aiguille creuse (pas encore détruite au moment où vous parlez). Vous rencontrez là votre grand amour (un de plus) ou plutôt votre dernier, à laquelle vous offrez, en guise de cadeau de mariage, deux enfants illégitimes. Meuh non, je ne vous reproche pas de les avoir laissés au mari de leur mère, qui l'a certainement un peu tuée, qui les bat comme plâtre depuis des années. Je ne peux vous le reprocher : vous n'existez pas. Je ne peux vous reprocher non plus de laisser un de vos amis (je ne suis pas sûre que le terme soit adéquate) se suicider sans faire grand chose. Le suicide et moi, même littéraire, cela fait deux. Je n'ai jamais trouvé cela "romantique" et mourir en laissant à sa fille unique quatre chevaliers servants dont Arsène Lupin, c'est tout de même un peu lâche.

Bien sûr, on peut aimer les multiples rebondissements, les péripéties nombreuses qui mettent tout de même quelques vies en péril, le fait que vous prissiez soin de la jeunesse de banlieu ou encore que vous refusassiez quelques propositions alléchantes certes, mais dangereuses pour votre code de l'honneur. On peut aussi apprécier les aides précieuses que vous offrez à la science. En dépit de tout ceci, les reproches faits plus haut l'emporte sur les qualités énumérées dans ce paragraphe.

Sur ce, je vous laisse : Nunzi voudrait que je lui cède la place.

Amitiés,

Sharon.Arsène


 


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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 10:54

Couverture Tangente vers l'est

édition Gallimard - 128 pages.

 

Quatrième de couverture : 

 

Ceux-là viennent de Moscou et ne savent pas où ils vont. Ils sont nombreux, plus d’une centaine, des gars jeunes, blancs, pâles même, hâves et tondus, les bras veineux le regard qui piétine, le torse encagé dans un marcel kaki, allongés sur les couchettes, laissant pendre leur ennui résigné dans le vide, plus de quarante heures qu’ils sont là, à touche-touche, coincés dans la latence du train, les conscrits.»
Pendant quelques jours, le jeune appelé Aliocha et Hélène, une Française montée en gare de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnés à fuir vers l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable.

 

 

76012749 pChallenge en train de lire par Aux bouquins garnis

 

 

 

 

 

 

 

Mon avis :

 

Je voulais lire ce livre depuis quelques temps, et je dois dire que je ne suis pas déçue par cette première rencontre avec Maylis de Kérangal.

Hélène prend la tangente, c'est à dire qu'elle prend ce train mythique, le transibbérien, afin de fuir Anton, son amant russe. Ce même train emporte des conscrits vers la Sibérie, et parmi eux, Aliocha, bien décidé à fuir la conscription et son cortège de brimades et autres maltraitance. Ils n'ont en commun que ce besoin viscéral de fuir leur situation personnelle, qui les rapproche peu à peu. 

Fuir, oui, mais la fuite est quasi-impossible. Les arrêts sont autant de station dans le calvaire d'Aliocha : le train, les gares sont des mondes clos dont il est impossible de s'enfuir. Et même Hélène qui se croit libre - libre de quitter son amant, libre de cacher la fuite d'un déserteur - se rend compte peu à peu à quel point ce sentiment était illusoire.

Le style lui-même épouse ce sentiment d'urgence, entre ses longues phrases qui épousent la sinuosité du parcours, et cette abondance de proposition très courte, qui marquent des accélérations dans le récit, au point de donner parfois l'impression de lire des notes prises à la volée. Le choix du présent de narration atténue la distance entre les personnages et le lecteur : j'ai eu l'impression d'être avec eux dans ce train en partance pour la Sibérie. Et s'il n'y a pas de dialogue, parce qu'Hélène et Aliocha ne parlent pas la même langue, parce que la parole n'est là, finalement, que pur donner des ordres, la compréhension s'établit autrement entre les deux protagonistes.

Tangente vers l'Est est un beau roman, et pas seulement pour ceux qui, comme moi, aiment la Russie, sa littérature et son histoire.



 

prix

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 20:35

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édition Grasset - 334 pages.

 

Mon résumé :

 

Tyrone Meehan a tenu un rôle important au sein de l'IRA. Il a combattu, est allé en prison, a été torturé. Et puis... Un jour, ses proches découvrent qu'il les a trahis, pendant plus de trente ans.

Vraiment, est-il possible de ne rien voir venir ?

 

Mon avis (bref) :

 

Retour à Killybegs est un énorme coup de coeur. Il est un roman que vous devez lire absolument si vous vous intéressez de près ou de loin à l'Irlande et/ou si vous aimez la littérature irlandaise.

 

Mon avis (développé) :

 

Sorj Chalandon réussit un tour de force génial : écrire un livre remarquable et bouleversant en prenant un traître pour héros. Remarquable, parce que Tyrone Meehan vit les heures sombres de l'Irlande du Nord et sera de toutes les luttes. Bouleversant, car je vous mets au défi de ne pas être ému en lisant le destin de Tom ou des grévistes de la faim.  

Raconter le conflit en Irlande du Nord sans juger, sans discourir de manière moralisatrice : une gageure aussi. Ne croyez pas cependant que le discours soit angélique. S'il est des martyrs de la cause irlandaise, il est aussi des faits injustifiables - et que l'auteur se garde bien de justifier, comme les "amitiés" avec les nazis, ou l'indifférence devant la mort de civils britanniques.

Bravo et merci monsieur Chalandon pour cette oeuvre magnifique.

 

 

Challenge rentrée littéraire chez le blog de Herrisson : délivrer des livres

 


 

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 21:00

Heritier.jpg

éditions Le Masque - 285 pages.

 

Mon résumé :

 

Bretagne, 1629. Les pagans sont des pilleurs d'épave, et ce jour-là, la chance leur est propice, un navire vient s'échouer sur les côtes. Leur chef a été clair : il ne doit pas y avoir un seul survivant. Pourtant, Marie Le Bars demande à son mari d'épargner le plus jeune passager, un enfant d'environ trois ans : il pourrait être leur fils. Bretagne, 1648 : Gilles Le Bars participe à la fête du village avec son meilleur ami Gaël. Au petit matin, le corps sans vie du jeune homme est retrouvé, Gilles est immédiatement accusé et condamné. Qui peut lui en vouloir à ce point ?

 

Circonstance de lecture :

 

Ce livre, acheté mercredi, est l'objet d'une lecture commune organisé par Eliza. , avec Miss Léo, ainsi que  Shelbylee  et Achille. Je rédige mon avis "à l'arraché", alors que les quatre félins qui m'entourent à savoir Vanille, Chablis, Alias Sérafina et Nunzi sont très occupés à faire leur toilette.

 

Mon avis :

 

logo3Cela fait longtemps que je ne crains plus de me fâcher avec qui que ce soit en rédigeant un avis. Ainsi donc, je tiens à dire qu'en lisant les aventures de Gilles Le Bars, j'ai irrésistiblement pensé aux Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas ou au Comte de Monte-Cristo. Gilles vit des aventures plus que nombreuses à un rythme haletant. Il est impossible de s'ennuyer tant notre héros, comme le répète à l'envie le narrateur, a le don de se fourrer dans les situations les plus invraisemblables et les plus inconfortables en moins de temps qu'il ne m'en a fallu pour taper cet article ! Décidément, il doit avoir un ange gardien qui veille constamment sur lui, et pas seulement des amis dévoués, de chair et d'os.

 

Je ne voudrai pas vous gâcher le plaisir de découvrir ce premier volume des aventures de Gilles, qui ne s'appellera bientôt plus ainsi, en vous nommant les nombreux points communs que j'ai trouvé entre lui et les héros de Dumas. Il n'est pas jusqu'à Sylvaine, sa première compagne (à ne pas confondre avec Nolwenn, sa première amante - dans la terminologie du XVIIe siècle) dont le destin sera proche de celui de la douce Constance Bonacieux. Je reconnais cependant qu'il n'est pas doué, du moins, au début, pour l'escrime, ce qui est bien naturel pour un paysan breton. Puis, il ne faudrait pas non plus que vous croyiez en me lisant que l'oeuvre est un pastiche maladroit (et Dieu seul sait que j'en ai lu, des oeuvres qui prétendaient s'inspirer de romans illustres et sont d'affreux ratages). Non, l'Héritier des Pagans est un roman historique d'aventures, qui nous permettra de croiser des figures lumineuses, d'autres sombres, mais aussi des personnages ni bons ni mauvais mais qui sont confrontés à des choix, bénéfiques ou non. Le seul bémol est l'emploi de certains termes anachroniques. J'ai aimé l'évocation de la Fronde et de ses grandes figures historiques comme le grand Condé ou Conti, j'ai moins aimé l'emploi du terme "leadership" (entre autre).

 

C'est cependant avec plaisir que je retrouverai ce héros pour le second volet de ses aventures.

 

 

Defi-PR-4Défi premier roman chez Anne

 


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